François de Beauvais, né en 1502, fut l’un des principaux chefs huguenots, jouant un rôle important lors des guerres de religion. Il est le fils d’Adrien de Briquemault et d’Alexane de Saint-Ville. Il est originaire de Briquemault, une petite seigneurie des environs de Châtillon-sur-Loing [actuellement Châtillon-Coligny (Loiret)]. En 1532, il devient seigneur de Ruères à Saint-Léger-Vauban (Yonne) par son mariage avec Anne-Renée de Jaucourt.
Après avoir participé aux guerres du Piémont, il revint en France et se joignit à l’amiral de Coligny en 1554. Chargé de la défense de Rouen en 1562, il fit partie des Français chargés de négocier avec les Anglais la défense de la ville. Il conclut avec eux le traité d’Hampton Court le 20 septembre 1562. À son retour en France, il participe à la prise de Dieppe contre les catholiques.
Effacé dans la deuxième guerre de religion, il joue un rôle plus important dans la troisième, faisant fonction de maréchal de camp et de chef d’état-major des Réformés, et participe aux côtés de Coligny, aux batailles de Jarnac, de Roche-l’Abeille, de Montcontour et au siège de Poitiers. En Bourgogne, il incendie Avallon, l’église de Saint-Père, prend Vézelay, et pille l’abbaye de Cluny.
En 1569, il fut envoyé lever 800 mousquetaires en Nivernais. Il fut présent à la prise de La Charité-sur-Loire, le 20 mai 1569, avant de rejoindre la grande armée calviniste. Fin mai 1570, il quitte La Charité avec 1500 cavaliers, traverse le Morvan, prenant au passage quelques petites places de Bourgogne, et rejoignit Coligny à Saint-Étienne en Bresse. Il prit une part importante à la bataille d’Arnay-le-Duc, le 26 juin 1570. La paix de Saint-Germain vint interrompre les hostilités.
Présent à Paris lors de la nuit de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, il se réfugie chez la princesse de Condé, puis dans le palais de l’ambassadeur d’Angleterre et y fut arrêté. Il est condamné à mort le 27 octobre 1572 et se vit confisquer tous ses biens. Il est exécuté le 29 octobre en même temps que son ami Arnaud de Cavagnes.
Dictionnaire de biographie française, Librairie Letouzey et Ané, t. 7, 1956, p. 341-342 ; Abbé Jacques François Baudiau, Le Morvand, Nevers, 1865, 3e éd Guénégaud, 1965, t. 3, p.211-213, 295-297, 312-313.