Né à Seurre le 29 juillet 1797, François Bourdon fait sa scolarité à Mâcon où sa famille s’est installée en 1806. Son père, membre de la bourgeoisie d’affaire, était un des grands notables de la préfecture de Saône-et-Loire. François se passionne très jeune pour tous ce qui est mécanique, particulièrement les bateaux à vapeur. Après une première expérience, en 1827, comme chef d’atelier dans les usines du Creusot, alors propriété des Britanniques Manby et Wilson, il part aux États-Unis puis en Angleterre. Durant trois années, il travaille dans des chantiers navals, d’abord à New-York puis à Liverpool où il se forme en mécanique marine au point de devenir un des plus grands spécialistes français du domaine. Alors qu’il est dans cette ville en 1837, les frères Schneider l’appellent pour prendre la direction des ateliers de construction du Creusot dont ils viennent de faire l’acquisition. Immédiatement, il s’attache à développer les fabrications tout en dotant le jeune établissement des machines nécessaires à son développement. Mais surtout il s’adonne à sa grande passion, la fabrication de bateaux à vapeur. Il en fabrique une vingtaine pour des compagnies de navigation fluviale. Parallèlement, il fait aussi travailler sur des moteurs de bateaux de haute mer, dont plusieurs sont livrés à la Marine royale et à l’administration des Postes. Parmi ses réalisations emblématiques, citons la machine du Pluton qui fut considéré, en 1840, comme un des bateaux les plus rapides au monde.
Malgré sa très grande réussite dans les fabrications navales, c’est pour une autre réalisation que François Bourdon est passée à la postérité : celle du marteau-pilon à vapeur. Il a mis au point cette invention en 1841 pour forger les gros arbres de transmission des premiers transatlantiques. Sa réussite assure de nombreuses commandes à la société Schneider qui en vend de différentes tailles et puissances en France et Europe continentale.
Brièvement député de la Saône-et-Loire (avril 1848 – mai 1849, républicain modéré), sans que nous connaissions véritablement les raisons profondes, il quitte les établissements Schneider du Creusot en 1852 pour aller travailler à Marseille, à la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée, au service de son fondateur, le grand ingénieur et entrepreneur Philip Taylor. Frappé, en 1860, d’une crise d’apoplexie qui le laisse partiellement paralysé, il termine sa carrière à Paris comme ingénieur conseil au siège de la société et s’éteint le 28 novembre 1865.- IK
Académie François Bourdon, François Bourdon (1797-1865), ingénieur bourguignon : un mécanicien au temps de la vapeur, Le Creusot, 1998, 40 p., ill.