Celui qui s’éteignit le 20 février 1966 à Paris sous le nom d’artiste de Fernand Francell était né le 9 novembre 1879 (et non 1880 comme on le lit trop souvent) Fernand-Claude Eugène François à Gevrey-Chambertin, commune où il ne resta que deux ans avant de rejoindre Dijon. C’est rue du Petit Potet, à l’École des arts et métiers, qu’il fit ses premières études, qu’il ne mena cependant pas à leur terme. Il entra ensuite à l’École des beaux-arts pour devenir statuaire et reçut des cours de Dameron, à Dijon, et de Bourrias à Paris. Cependant, il était toujours à chanter. Cela lui valut d’être très vite ténor solo à la Chorale dijonnaise où il fut remarqué. En 1902, Charles Laurent le fit entrer au Conservatoire. En 1906, il obtint les premiers prix d’opéra comique et de chant. C’est le début d’une brillante carrière à l’opéra Comique sous le pseudonyme de Francell. Clément Janin écrivit, à propos de ce changement de nom, « qu’il s’était attaché les deux L de la gloire ». Il interpréta de très nombreux rôles, tantôt des classiques (Almaviva dans Le Barbier de Séville, Don José dans Carmen, Tamino dans La Flûte enchantée…), tantôt des créations (Madame Butterfly le 28 décembre 1906, Fortunio le 5 juin 1907…). Nourrisson écrivait de lui que « sa voix possède un timbre d’une grande pureté et une souplesse rarement égalée. Son geste est toujours noble, élégant, apollonien ». C’est uniquement le 1er avril 1919, lors d’un gala, qu’il obtint son premier rôle à l’opéra de Paris. Il était Chrysodole dans Monsieur Choufleuri restera chez lui le … d’Offenbach. On lui doit aussi deux apparitions au cinéma. Il interpréta Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires (1932) et eut un petit rôle dans L’appel du silence (1936) où il jouait à côté de sa fille l’actrice et chanteuse Jacqueline Francell.
Après sa carrière de ténor, il tint une classe au Conservatoire de Paris, commune dans laquelle il décéda le 20 février 1966.
Archives départementales de la Côte-d’Or, 2 E 303/012, acte n°63. ; - Jean Gourret, Dictionnaire des chanteurs de l’opéra de Paris du 17e siècle à nos jours, Albatros, 1982 (la notice est défectueuse sur deux points, l’année et le lieu de naissance) ; - Albert Heuvrard, « Figures bourguignonnes : F.-C. Francell », Le Miroir dijonnais et de Bourgogne, n°27, août 1922, p. 839-840.