Né le 25 février 1821 à Beaune où son père, émigré de Pologne, était tailleur et sa mère issue d’une famille de tisserands nuitons, Félix Ziem fit de médiocres études dans sa ville natale. La famille venue à Dijon, il reçut de l’architecte Lemaire-Charlut des leçons de dessin ; entré à l’Ecole des Beaux-arts en 1837, il obtint dès l’année suivante un premier prix d’« architecture – composition » mais fut exclu en 1839 après qu’il eut protesté lors de la remise des diplômes. Il rejoignit alors un demi-frère à Marseille et découvrit la mer. Engagé sur le chantier du canal de la ville, il tirait quelques revenus complémentaires de la vente de ses dessins et aquarelles très appréciés et en 1840, il ouvrit un atelier très vite empli d’élèves tandis que lui-même suivait les cours d’Augustin Aubert. Après une première découverte de l’Italie, il monta en 1849, à Paris et fréquenta « l’école de Barbizon » à Fontainebleau. Intéressé par les cultures et traditions, il voyagea beaucoup, en Europe (il enseigna l’aquarelle aux grandes duchesses russes ; il est désigné comme « le peintre de Venise ») et en Orient : toute son œuvre est une « invitation au voyage » et opère « la rencontre entre l’Occident et l’Orient ». En 1860, il installa un nouvel atelier à Martigues puis en 1880 un troisième à Nice. En 1901, il reçut le titre de Peintre officiel de la Marine. A sa mort à Paris le 10 novembre 1911, il laissait plus de 10.000 œuvres peintes, ayant traversé tous les mouvements « en –isme » de son temps : réalisme, naturalisme, impressionnisme, fauvisme et cubisme, en gardant son indépendance.
Nathalie Bertrand, Le 19ème siècle de Ziem, Marseille, Images en manœuvres, 2008, 141 p., ill.