Né le 29 mai 1792 à Chanceaux, Antoine Madrolle fit ses études à Châtillon-sur-Seine puis à Paris. A Dijon, avec Etienne Cabet (Dijon, 1788- Saint-Louis, Missouri, 1856), il plaida pour Maret, duc de Bassano, auquel le roi Louis-Philippe avait intenté un procès relatif à ses actions données par l’empereur Napoléon Ier ; cette rencontre influencera son évolution politico-sociale. Journaliste au Conservateur et à la Gazette de France, il défendit les ultras et condamna violemment les idées de Lamennais. Intéressé par les théories de Fourier à partir de 1836, il était républicain et même socialiste, en 1848, dénonçant Lamartine. Il était par ailleurs devenu aussi le disciple du papetier Pierre-Michel Vintras, dont les « apparitions » l’avaient intrigué puis séduit et il s’adonna lui-même aux prophéties : après les Magnificences du plus grand homme de l’univers [saint Bernard] pour démontrer le dévouement de Dieu lui-même à chacun de nous (1841), sa Démonstration de l’Evangile et explication du mal et du siècle par la seule histoire universelle, inouïe, des nombres 13 et 666 et son Voile levé sur le système du monde recherché depuis 6000 ans… furent publiés en 1842. Pour être « plus près du ciel », séjournant au château de Vannaire, il écrivait grimpé dans un arbre. Cette propriété vendue, il réjoignit Vintras à Sion-Vaudémont puis, la communauté dispersée, lui rendit visite à Londres où les deux amis faisaient tourner les tables. Il mourut à Paris le 14 avril 1861, dans l’immeuble qui abrite aujourd’hui le lycée Lamartine ! et fut inhumé au cimetière de Larrey (canton de Laignes, Côte-d’Or) où sa tombe porte l’épitaphe Scientia et fide claruit : il éclaira la science et la foi.
Bruno Duval, "Un prophète en Châtillonnais : Antoine Madrolle (1791-1861)", dans Bulletin de l'Association des Amis du Châtillonnais, n° 20, déc. 2003, p. 95-104, ill. ; - Antoine Madrolle, Théologie des chemins de fer, de la vapeur et du feu, et autres textes, éd. Br. Duval, Paris, éd. des Cendres, 2003, 147 p., ill.