Antoine Benoist, d’ascendance aristocratique, naît à Joigny le 24 février 1632. Son père est menuisier-sculpteur en bois et architecte. Dès 1657, Antoine figure parmi les peintres ordinaires du roi et devient célèbre dans le tout Paris exposant au Cercle Royal, rue des Saints Pères, 43 figurines en cire représentant les personnages de la cour. Valet de la chambre du roi, il est élu membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture le 29 novembre 1681.
Par autorisation royale, ses personnages en cire sont exposés un peu partout en France. Leur succès est tel que le duc d’York, qui avait résidé à Paris et connaissait Antoine Benoist, une fois devenu le roi Jacques II, l’invite en 1684 à venir en Angleterre, où il exécute une nouvelle série de figurines en cire représentant le roi et sa cour.
En 1704, il fonde à l’Hôtel-Dieu de Joigny, un lit pour les pauvres malades et fait d’autres dons qui joints à ceux de la duchesse de Lesdiguières, comtesse de Joigny, permettent à l’Hôpital de survivre. Ayant obtenu du roi Louis XIV les titres de « peintre du roi et son unique sculpteur en cire coloriée », il est élevé au rang de chevalier de Saint Michel. Il retrouve la qualité de noble et ses privilèges par une lettre patente de 1706.
Lors de l’inventaire après son décès, le 8 avril 1717, plus de 90 effigies en cire sont mentionnées. Les têtes et les bustes étaient moulés directement sur la personne, puis colorés, coiffés de perruques, pourvus d’yeux en émail et habillés avec des tenues fournies par les modèles eux-mêmes.. Ce type de sculpture, la céroplastie, va disparaître en France après la mort de Louis XIV. La Bruyère avait qualifié les portraits de cire d’Antoine Benoist, de « marionnettes de cire ». Son œuvre la plus célèbre est le médaillon céroplastique exécuté pour Louis XIV en 1704 et qui serait le portrait le plus réaliste du roi compte tenu de son type de fabrication. Antoine Benoist sombre rapidement dans l’oubli jusqu’en 1856 et l’achat du « buste en cire » de Louis XIV par le musée de Versailles. En 1872, M. Chabouillet, conservateur de la Bibliothèque nationale, retrouve 20 portraits de la famille royale, miniatures sur vélin, exécutées en grisaille dont certains sont datés de 1704.