LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1916 ● Décès d’Albert Gayet, archéologue

Albert Gayet naît à Dijon le 17 septembre 1856. Il fait des études supérieures d’architecture à Paris puis, à l’École des hautes études, s’initie à l’égyptologie sous la direction de Gaston Maspero. En 1881, Gayet devient membre de la Mission archéologique française au Caire et travaille notamment au relevé des reliefs du temple de Louxor. À partir de 1895, il effectue des fouilles sur le site d’Antinoé, l’ancienne Antinoopolis. Cette ville, fondée sur la rive droite du Nil à 300 km au sud du Caire par l’empereur Hadrien en 130 ap. J.-C. à la mémoire de son favori Antinoüs, est un site exceptionnel.

Les fouilles et plus particulièrement celles des nécropoles, dirigées par Gayet de 1896 à 1907, donnent lieu, chaque année, à une exposition à Paris (Musée Guimet) et à un catalogue très succinct ; elles bénéficient de subventions du Ministère et de dons. À partir de 1911, ces fouilles seront conduites par des amis de Gayet. Albert Gayet meurt le 9 mai 1916 à son domicile parisien, léguant ses collections à sa sœur Marie. Elle décède à son tour en 1924. Elle avait institué l’État légataire universel, charge à lui de constituer au Grand Palais un « Musée gréco-oriental des fouilles d’Antinoé, collections Albert Gayet ». Mais l’État renonce au bénéfice du legs ; la Ville de Dijon, devenue légataire, doit alors négocier avec le Musée du Louvre pour entrer en possession des 56 caisses contenant les collections, déposées depuis la guerre dans ce musée. Quant aux objets exceptionnels qui se trouvent dans l’appartement de Marie Gayet, essentiellement d’époque copte (portraits funéraires sur bois du Fayoum, masques funéraires en plâtre, tissus), ils entrent directement au Musée des beaux-arts en 1926. Albert Gayet, personnalité originale et controversée, critiquée pour son manque de rigueur dans ses fouilles et ses écrits, avait déjà offert à sa ville natale, en 1901, deux momies et des fragments de vêtements, déposés au Muséum d’histoire naturelle.