LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1662 ● Décès d’Adam Billaut, le Virgile au rabot

Né le 31 janvier 1602 à Nevers, menuisier (il insistait sur sa condition humble de « raboteur »), il afficha davantage ses ambitions poétiques. Il composa très tôt des épitres au duc de Nevers et à d’autres notables de la ville. Repéré par l’abbé Michel de Marolles, secrétaire de la princesse Marie de Mantoue, épouse du comte Charles III de Gonzague-Nevers, il s’introduisit dans les cercles parisiens, obtint une pension de Richelieu, et publia en 1644 son premier ouvrage, Les Chevilles, « avec l’ap-probation du Parnasse ». Frondeur, il fut l’auteur d’une mazarinade, Le Claquet de la Fronde sur la liberté des Princes avec une élégie aux dames frondeuses par le Menuisier de Nevers (1651). Il revint à Nevers où il avait été nommé huissier de la Chambre des comptes du Nivernais. Son Vilebrequin parut après sa mort, survenue le 18 mai 1662, et son Rabot est resté inédit. Trop facilement classé comme amuseur bachique, il pratiquait une rhétorique appuyée, multipliait les métaphores aussi bien les érudites que les populaires, excellait dans les mises en scène, jouait avec les mots… et maniait autant le panégyrique et la satire.

Jean Bugarel, "Lectures d'Adam Billaut", Colloque Adam Billaut et les auteurs nivernais du XVIIe siècle, 5 oct. 2002, Nevers, Société académique du Nivernais, 2004, p. 2-120, ill., bibliogr.