La cité de Digoin compte, au début de la première guerre mondiale, deux usines de céramique, la Fayencerie de Digoin et les Grès et Poteries. En 1917, l’aspect mono-industriel de la cité est renforcé par l’installation, entre canal du Centre et voie ferroviaire, d’une troisième usine de céramiques. Il s’agit d’une succursale d’une usine de produits réfractaires sise à Vaise, dans la banlieue de Lyon. Le but de cette usine est de produire des briques réfractaires pour les fours destinés à l’armement. Création de l’effort de guerre, l’usine, surnommée «la nouvelle», reste en activité une fois la guerre finie. Jusqu’en 1921, elle produit uniquement des produits réfractaires. Puis, conservant son nom de Compagnie générale de construction de Fours, elle se lance dans la réalisation de grès sanitaires. L’usine change de nom en 1963, devenant la CEC (Carbonisation Entreprise de Céramique) puis Allia en 1974. Elle n’en poursuit pas moins la production de vécés, lavabos, bidets et autres baignoires en céramique et inonde le marché national et européen, en devenant même un des leaders. Rachetée il y a quelques années par le groupe helvétique Gérebit, l’usine digoinaise (plus de 80 ouvriers), à l’heure où nous écrivons ces lignes, est menacée de disparition, le groupe suisse ayant décidé unilatéralement de fermer toutes les usines françaises du groupe.