Descendant du cheval bourguignon du Moyen Âge, dont les ossements comparés donneraient le cheval de Solutré comme ancêtre, le cheval du Morvan était élevé sur les terres auxoises depuis plusieurs siècles. Dans les années 1840, du sang percheron fut introduit, puis vinrent les sangs boulonnais et les ardennais. A la fin du 19ème siècle, le cheptel est nombreux mais très hétérogène. Le cheval est très demandé et son commerce est florissant dans l’Auxois, berceau de production réputé, tout autant que dans les départements limitrophes. Il faut donner de l’homogénéité à cette race qui vient de prendre le nom de « riche vallée de l’Auxois ». L’ardennais et le trait du nord, seuls étalons extérieurs retenus, lui apportent la taille et grandissent sa force de traction, éléments très recherchés dans les exploitations agricoles. Une première tentative de syndicat de race échoue en 1903. En 1912, le nom de Syndicat de la race trait de l’Auxois est déposé à Dijon avec la recommandation de l’utilisation de cheval ardennais comme géniteur extérieur (les races ardennaise et trait du Nord ayant fusionné depuis quelques années). Aidé par les officiers des haras de Cluny, le Stud-book du cheval trait de l’Auxois est ouvert en été 1913. Il faudra cependant attendre l’après Grande Guerre pour que reprennent les efforts de progression de la race qui, actuellement, compte quelque 250 juments réparties sur 125 élevages et 32 étalons. Le développement musculaire lui fait prendre du poids et on passe assez vite de 650/800 kg à 800/1000 kg et plus, quel beau cheval ! La robe est généralement baie ou rouanne, rarement aubère ou alezane ; la crinière et les crins des membres sont noirs, une tache blanche, ou étoile, est souvent présente sur le haut de la tête. Un temps élevé pour l’abattage, le trait de l’Auxois revient à ses origines et on le rencontre dans les travaux dans les vignes, le maraîchage, le débardage du bois en forêt, en attelage de roulottes et, même, en ramassage des ordures ménagères dans les citées clunisienne, sédélocienne… Il dispose d’un centre de promotion implanté à la ferme du Hameau à Bierre-lès-Semur. Un élevage de production de lait de jument est implanté là, à destination de l’alimentation infantile et de la fabrication de produits cosmétiques. Le cheval de trait de l’Auxois participe à nombre de manifestations pour sa promotion, notamment au Salon de l’agriculture à Paris, chaque année. Il est guidé par un écuyer, ou une écuyère, de blanc vêtu, une grosse flanelle placée sous la ceinture et un béret noir sur la tête… Le centenaire de la race trait de l’Auxois sera fêté en septembre 2013 à Semur-en-Auxois.