Réunis en un premier congrès, convoqué à Dijon les 21 et 22 juin 1914 de façon informelle, les représentants de 24 sociétés savantes des trois départements compris dans les limites de l’ancienne Bourgogne et du département de la Haute-Marne se dotèrent d’un règlement provisoire en 5 articles, fixant essentiellement l’organisation des congrès futurs, et convinrent de se retrouver à Mâcon dès l’année suivante. La première guerre mondiale interrompit immédiatement cette initiative à l’origine de laquelle était Charles Oursel, archiviste paléographe et conservateur de la Bibliothèque municipale de Dijon, qui n’avait pas ménagé sa peine pour inviter les responsables de ces sociétés à sortir de leur isolement pour tenir des réunions annuelles dans une ville chaque fois différente. La rencontre suivante aurait dû se tenir à Mâcon en 1915. Elle n’eut lieu qu’en 1923 et c’est en 1925 seulement, lors d’un troisième congrès tenu à Auxerre, que ce groupement spontané prit le nom d’Association bourguignonne des sociétés savantes et, sous l’impulsion d’Edouard Estaunié, se dota de véritables statuts, fortement refondus et remaniés en 1976. Placé sous la présidence de René Vallery-Radot, vice-président de la Société des gens de lettres, soutenu par un impressionnant comité d’honneur, le premier congrès de Dijon rassembla plus de 200 personnes, dont les travaux se partagèrent entre cinq sections. La séance d’ouverture se tint dans le grand salon de l’hôtel Depringles, siège de l’Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon avant la Révolution, et se termina dans la salle de lecture de la Bibliothèque municipale. Tirant la conclusion de ces journées, le président du congrès déclarait alors : « Cette première tentative de régionalisme sera des plus utiles et des plus fécondes. À ce contact entre esprits d’une même famille s’associera le plaisir d’échanger des idées, de fortifier des plans de travaux. La vie intellectuelle s’élargira. Un horizon plus vaste sera désormais ouvert ». Avant de se séparer, les congressistes et leurs épouses, au nombre de 80, se rendirent par train spécial à Saint-Seine-l’Abbaye, Aignay-le-Duc et, pour les géologues, la source de la Coquille à Etalente. De cette date à 1990 se sont tenus 60 congrès, suivis, à partir de 1991, de 23 colloques aux thèmes choisis en fonction des lieux et des évènements. Les actes en ont presque tous été publiés.- FV
Françoise Vignier, « Le rôle des quarante-neuf premiers congrès de l’Association bourguignonne des sociétés savantes dans la vie culturelle régionale », Association bourguignonne des sociétés savantes, cinquantième congrès, Mâcon 25-27 mai 1979, Actes du congrès, 2, Val de Saône, Mâcon, 1980, p. 36-44.