Le 25 octobre 1415, à Azincourt, dans l’actuel département du Pas-de-Calais, le roi d’Angleterre Henri V défait l’armée française, trois fois supérieure en nombre, en faisant intervenir des grandes masses d’archers. Parmi les victimes, deux frères cadets du duc de Bourgogne Jean sans Peur : Philippe, comte de Nevers, et Antoine, duc de Brabant et de Limbourg. Celui-ci, dont le caractère belliqueux est fameux, avait rejoint, de sa propre initiative, le champ de bataille « moult hastivement » ; arrivé avant le gros de ses troupes… et les bagages, il s’était équipé à la hâte de l’armure d’un de ses chambellans et avait pris la bannière d’un de ses trompettes pour se lancer dans la mêlée… Il est probable qu’il fut pris puis, non identifié, exécuté : son valet de chambre retrouva son corps nu le 27 octobre. Le convoi funèbre arriva le 2 novembre à Bruxelles où les obsèques se déroulèrent à Sainte-Gudule ; le corps fut inhumé en l’église Saint-Jean de Tervueren auprès de celui de sa 1^ère épouse, Jeanne de Saint-Pol. Jean sans Peur, « si estoit corroucé », envoya son gantelet à Henri V, qui refusa le défi… – MCB

Serge Boffa, « Antoine de Bourgogne et le contingent brabançon à la bataille d’Azincourt (1415) », Revue belge de philologie et d’histoire, t. 72, 1994, p. 255-284.