Dijon gallo-romaine au fil des inscriptions

Appartenant à la cité des Lingons, le site de Dijon, quoique difficile à saisir dans son développement urbain aux premiers siècles de l’Empire romain, a cependant livré suffisamment d’inscriptions et de restes architecturaux pour que l’on puisse envisager l’existence d’un centre relativement développé. Ce sera l’objet de cette communication que de prendre notamment appui sur l’étude d’inscriptions, replacées dans leur contexte, pour tenter de reconstituer quelques éléments du patrimoine antique dijonnais, caractérisant la société et la vie économique et religieuse de cette agglomération.

Pasteur, de la chiralité à la rage, avec quelques Bourguignons ou d’Auguste Laurent à Octave Terrillon

Le bicentenaire de la naissance de Pasteur est l’occasion de présenter quelques liens avec des bourguignons du Duché ou de la Comté. Pasteur passa son baccalauréat ès sciences à Dijon, puis il y fut nommé Agrégé un court instant. Sa correspondance avec Chapuis qui deviendra recteur à Dijon montre qu’il ne s’y plait pas et qu’il veut poursuivre ses recherches sur la chiralité, recherches commencées grâce à Auguste Laurent et qui seront fondamentales pour sa carrière future. Son passage à Dijon nous met aussi sur la trace de Pouillet, le physicien et d’Auguste Paradier, ingénieur des Ponts à Dijon ; il retrouvera ce dernier à Arbois lors de ses études sur le vin. Au cours de son séjour à l’Ecole Normale Supérieure comme responsable des études scientifiques, il va y côtoyer Désiré Nisard, directeur de l’Ecole.  A cette époque Pasteur va s’intéresser à l’organisation de l’Enseignement scientifique et favoriser les carrières de l’astronome Eugène Tisserand et du Physicien Jules Violle, ce dernier ayant eut pour sujet de thèse : « Travaux de Monsieur Pasteur sur les fermentations ». [ Lire la suite ]

Les peintres de la famille Changenet et leurs œuvres à Dijon vers 1500

Les peintres de la famille Changenet occupent une place de premier plan dans le paysage des arts à Dijon autour de 1500. L’excellence de leur métier leur vaut nombre de commandes, des manuscrits enluminés de Pierre Changenet, identifié avec le Maître des Prélats bourguignons, aux retables de son frère Jean II, alors reconnu comme le plus grand peintre d’Avignon.

Peu après 1500, le retable du maître-autel de l’église Notre-Dame reçoit ainsi les quatre volets dont Nicolas Bouesseau avait confié la réalisation à Jean Changenet en 1490. La redécouverte en 2016 de trois de ces volets en Seine-et-Marne est à l’origine de la reconstitution du singulier réseau formé par cette famille entre ses trois ateliers implantés à Dijon, Avignon et Marseille.

Cette séance se propose de définir les modalités de ces échanges artistiques à travers l’analyse du retable majeur de Notre-Dame, ainsi que d’autres de leurs œuvres présentes à Dijon autour de 1500, en particulier le Missel de Richard Chambellan et le Calvaire du Parlement de Dijon.

 

Célébrations de Bourgogne 2023

L’Académie de Dijon, en partenariat avec les sociétés savantes de notre ancienne province, construit patiemment la mémoire de la Bourgogne. Cette année encore, les érudits, les archéologues, les historiens du droit, des sciences et des techniques, de l’art et de la littérature, mettent en lumière tous ces personnages hors du commun, femmes ou hommes, restés souvent inconnus mais qui ont mené des actions d’une portée exceptionnelle et contribué, par leurs œuvres, à l’enrichissement de notre patrimoine. Des événements oubliés rappellent aussi l’histoire heureuse ou mouvementée de nos ancêtres.

Pour 2023, la vendange a été bonne et le cru exceptionnel !

La richesse d’une Bourgogne aux multiples facettes ne cesse de se révéler dans une bonne centaine de brefs articles commémoratifs des Célébrations de Bourgogne, une publication bientôt disponible pour tous les curieux de vies remarquables, d’exploits, de découvertes et de créations au cours des siècles. L’Académie se propose de les présenter, en avant-première, le mercredi 7 décembre à 18 h.

 

La tombe de Vix refouillée : nouveau regard sur un témoignage exceptionnel du phénomène princier

En 2014-2015, la fouille du complexe funéraire princier de Lavau dans l’Aube et ses résultats spectaculaires ont logiquement imposé la nécessité d’un retour au site de Vix. En 2019, à l’occasion d’une fouille programmée menée par l’Inrap et le laboratoire Artehis, le vaste monument qui protégeait la sépulture de la « princesse » a enfin été réétudié, 66 ans après sa découverte. Bien plus qu’un simple amas de pierre, ces vestiges révèlent une structuration complexe, propice à la mise en scène des funérailles de la Dame de Vix.

Bien qu’entièrement fouillée par Maurice Moisson et René Joffroy en 1953, la tombe elle-même a fourni une quantité de mobilier inattendue, grâce au tamisage des remblais de la fouille ancienne. Ainsi, parmi les centaines de fragments mis au jour, peuvent être mentionnés des éléments importants du cratère grec, plusieurs fibules, dont un exemplaire en fer et en or, un exceptionnel scalptorium en fer, ambre et or, etc. [ Lire la suite ]

Le réseau Grenier-Godard

17 juin 1940, l’occupation de Dijon débute. Très vite, de nombreux Dijonnais initient les premières manifestations du refus de la défaite et parmi eux, une famille du quartier Saint-Michel, les Grenier-Godard : Alphonse, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, gazé sur le front d’Orient en 1917, Blanche, infirmière engagée dès septembre 1939 et leurs deux jeunes fils, René 15 ans et Jean 11 ans. Sous l’impulsion de Blanche, la cheffe de réseau, les activités clandestines se développent : évasions de prisonniers, faux papiers, passages de la ligne de démarcation, renseignements, aide aux Juifs. Le réseau compte plus de 300 membres en 1942.

Comment et pourquoi entre-t-on en Résistance dès l’été 1940 ? Comment fonctionne une organisation clandestine des débuts de la Résistance ? Pourquoi entre lumières et ombres, le réseau Grenier-Godard est-il honoré, récompensé puis tombe dans l’oubli et sort de l’Histoire et de la mémoire ? Les recherches effectuées par D. Vouzelle proposeront des réponses…

Les 101 merveilles de l’évolution qu’il faut avoir vues dans sa vie

Des abysses aux sommets, embarquez pour un voyage extraordinaire à la rencontre des merveilles de l’évolution ! Depuis 4 milliards d’années, l’évolution ne cesse d’inventer des formes et des modes de vie qui surprennent et qui font la biodiversité actuelle. Cette communication permettra de revenir sur la publication de l’ouvrage « Les 101 merveilles de l’évolution qu’il faut avoir vues dans sa vie » qui permet de découvrir 101 espèces animales et végétales, parfois disparues, parmi les plus insolites que la Nature ait conçues.

 

Les premières traces de la vie sur Terre sont observées il y a environ 3,7 milliards d’années, puis la biodiversité va soudainement exploser il y a 575 millions d’années. Certaines espèces sont particulièrement étonnantes, n’existent plus aujourd’hui, décimées par des extinctions ou simplement transformées au cours du temps. Les espèces éteintes témoignent des changements de la biodiversité, et montrent qu’une espèce peut à tout moment disparaitre. Mais certains traits anatomiques portés par des espèces apparues il y a fort longtemps et aujourd’hui disparues sont toujours présents de nos jours, portés par des espèces nouvelles. Au fil des millions d’années se sont d’innombrables nouvelles formes de vie qui vont émerger et peupler tous les environnements. [ Lire la suite ]

400ème anniversaire de Molière : Dijon applaudit le comédien, Bussy-Rabutin vante le dramaturge

Dijon applaudit le comédien

En cette année de célébrations du 4e centenaire de la naissance de Molière, il est opportun de rappeler que sa troupe séjourna à Dijon, à deux reprises, en 1655 et 1657. Le contexte de son accueil par les autorités et les Dijonnais sera examiné, ainsi que la nature des pièces jouées par les comédiennes et comédiens.

 

Bussy-Rabutin vante le dramaturge

Molière et Bussy-Rabutin se connaissaient-ils ? La question n’est pas anecdotique, s’agissant du plus célèbre homme de théâtre de son temps et d’un fameux personnage du monde des lettres, certes rarement bien en cour, mais académicien français et dont les avis étaient sollicités et redoutés. Et l’opinion de Bussy-Rabutin ne peut être banale.

 

Approche de la restauration d’un site industriel : les forges de Buffon

Chef-d’œuvre du patrimoine industriel du XVIIIe siècle, la grande forge de Buffon fut édifiée par le célèbre naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon. C’est une usine modèle, tant par l’organisation rationnelle de la production que par l’harmonie des bâtiments.

La conception du site de production est fidèle à l’esprit novateur des Lumières, avec la distinction nette en deux parties : un ensemble domestique et un ensemble industriel, ce dernier étant ouvert en grande partie au public.

Bien conservé, ce domaine sidérurgique, témoin du génie scientifique du XVIIIe siècle, fait l’objet d’un entretien vigilant et constant.

Claude-Veyssière-Pomot évoquera les étapes de la restauration de « la grande forge de Buffon », depuis son classement au titre des Monuments historiques le 20 décembre 1943 jusqu’à l’arrêté du 1er juin 2021. Il présentera les acteurs et les entreprises, ainsi que les structures participantes aux travaux en cours qui ont été lancés par Dominique Jouffroy.

Faire face à la crise et à l’incertitude : retour sur la gestion de la crise sanitaire COVID 19 par le CHU Dijon Bourgogne

Le 16 mars 2020, le Président de la République puis le ministre de l’Intérieur ont annoncé pour une durée de quinze jours au moins des mesures de confinement pour endiguer l’épidémie de COVID-19 provoquée par le coronavirus. Par cette décision inédite, le Président Macron a, par 5 fois dans son discours, fait entrer la nation en guerre et organisé la mobilisation contre un ennemi inconnu encore quelque mois plus tôt : le virus Sars COV 19. Dans les faits, depuis plusieurs semaines déjà, le CHU Dijon Bourgogne était mobilisé depuis l’alerte posée en janvier par la Ministre de la Santé et l’accueil des premiers patients mifévrier. Plus qu’une mobilisation, c’est une transformation profonde, plus exactement des transformations profondes qu’il a fallu conduire dans une organisation par nature complexe, un Centre Hospitalier Universitaire comptant près de 8 000 professionnels, plus de 1 300 lits et ce, avec des objectifs clairs : prendre en charge tous les patients COVID, y compris les plus sévères, assumer notre responsabilité territoriale et missions de santé publique : détecter, protéger, prendre en charge. [ Lire la suite ]

Un dessinateur méconnu, Aloysius Bertrand, et ses sources dijonnaises

Louis Jacques Napoléon Bertrand (Ceva (Piémont), 1807 – Paris, 1841), dit Aloysius Bertrand, est généralement considéré comme l’inventeur du poème en prose. Son influence sur la production littéraire de son époque est indéniable et fut reconnue en son temps par de grands écrivains (Baudelaire, Théodore de Banville, Mallarmé …), sans oublier la création musicale (Maurice Ravel en particulier).

Dijon, ville où il passa une grande partie de sa jeunesse et de sa courte vie d’adulte, fut pour lui une source d’inspiration. La campagne environnante le marqua profondément, les rues de la cité, dont certaines avaient encore un aspect médiéval, enflammèrent son imagination et son attirance pour ce qu’on appelait alors « le gothique ». Les richesses exposées dans le Musée des Beaux-Arts et dans celui consacré aux estampes, nouvellement créés, les ouvrages anciens conservés à la Bibliothèque municipale participèrent à sa formation et à sa culture artistique. [ Lire la suite ]

À l’ère du numérique, la difficile, mais nécessaire adaptation des habitants pour de nombreuses tâches de la vie courante

La dématérialisation accélérée des services publics, la Covid-19 et les confinements ont contraint les ménages à intensifier leur usage du numérique dans toutes les sphères de la vie quotidienne. Le télétravail, les classes virtuelles, le commerce en ligne et la télémédecine, notamment, prennent de plus en plus de place dans la vie de ménages. Mais, si pour certains, la numérisation de la société simplifie le quotidien, pour d’autres cela le rend plus complexe. Une partie de la population n’a pas accès à internet du fait de la qualité de la couverture numérique mais aussi en raison du coût de l’abonnement et de l’équipement. D’autres cumulent parfois ces difficultés avec le manque de compétences numériques. Les personnes n’ayant pas utilisé internet dans l’année et/ou étant en difficulté avec les usages du numérique sont considérées en situation d’illectronisme. [ Lire la suite ]

Hommage à Dominique Jouffroy, architecte du patrimoine (1957-2022)

Françoise Vignier et Bernard Sonnet

Éléments d’une biographie

 

Claude Veyssière-Pomot

Approche de la restauration d’un site industriel : les forges de Buffon

 

Visite du chantier de la Fosse de Coulmier le 30 juillet 2020

(reportage FR3 Bourgogne, Sylvain Bouillot, Damien Rabeisen et Florentin Nogara)

Le duc de Saint-Simon et les « faux Chavigny » de Beaune : anatomie d’un scandale

Vers 1700, deux jeunes bourgeois beaunois, Philibert (1685-1745) et Théodore (1687-1771) Chevignard allèrent faire leurs études chez les Jésuites du Collège de Clermont à Paris, sous le nom usurpé de Chavigny-le-Roy, emprunté à une vieille maison éteinte de Touraine.

L’aîné entra en 1708 dans un régiment d’élite et le cadet fut nommé abbé de Bellefontaine à Noël 1709, ce qui suscita quelques jalousies : la supercherie fut alors découverte et Louis XIV exila les deux coupables et fit saisir leurs biens pour satisfaire les créanciers. [ Lire la suite ]

Claude Pouillet (1790-1868), un physicien engagé dans une période politique agitée

Franc-Comtois de naissance (il est né à Cusance dans le département du Doubs), Claude Pouillet est admis à l’Ecole normale en 1809. Il consacre toute sa carrière à l’enseignement de la physique en particulier dans le cadre de la Faculté des sciences de Paris ainsi que du Conservatoire des arts et métiers. Il est élu à l’Académie des sciences en 1837 dans la section de physique générale.

Partisan du Roi Louis-Philippe, il se présente à la députation aux élections du 4 novembre 1837. Il est élu député de la circonscription de Poligny dans le Jura et il est systématiquement réélu aux trois élections suivantes jusqu’en 1848. [ Lire la suite ]