Duc de Bourgogne de 1218 à 1272, Hugues IV était né le 12 mars 1213, fils d’Eudes III et d’Alix de Vergy. Son père étant mort en juillet 1218, alors qu’il se joignait à la 5ème croisade, la régence fut assurée jusqu’en 1229 par sa mère qui, bien conseillée, parvint à restaurer les finances du duché mises à mal par les conflits qui avaient marqué le temps des ducs Hugues III (1162-1192) et Eudes III (1192-1218). Devenu majeur en 1229, l’année même de son mariage avec Yolande de Dreux, il poursuivit cette œuvre et s’attacha à agrandir et rendre cohérent le domaine ducal sur lequel se fondaient à la fois la vie matérielle du duché et son autorité. Les principales acquisitions réalisées furent celles du comté de Chalon et de la châtellenie d’Auxonne, échangés contre la baronnie de Salins dès 1237 ; des biens de la famille de Brancion, patiemment menée à partir de 1254 ; de la terre de Montréal, confisquée sur injonction du roi en 1259 ; de la châtellenie de Salives, échangée en 1250 contre Villeberny ; de la seigneurie de Mesmont et de l’emplacement de son château, laborieusement acquise en 1269. A cette politique se rattache l’acquisition de nombreux domaines de moindre importance qui présentaient l’avantage d’apporter des revenus, notamment la constitution du clos de Chenôve, ébauchée dès la régence d’Alix de Vergy et méthodiquement poursuivie jusqu’en 1272, ou celle du clos de Talant, proche du château, lui-même alors renforcé. Simultanément, Hugues IV s’attachait à développer l’exploitation des forêts, la pisciculture et l’élevage. Proche du roi Louis IX, malgré les conflits qui l’opposèrent à l’abbaye de Cluny que le souverain protégeait, il renforça cette position par des alliances familiales et en acquérant, en 1261, un hôtel à Paris.
Homme d’une grande piété, il prit trois fois le chemin de la Terre Sainte : de 1239 à 1241, expédition au cours de laquelle il veilla sur la construction du château d’Ascalon, puis, de 1248 à 1251, aux côtés du roi, et enfin, en 1266, pour tenter de conquérir le royaume de Salonique que lui avait confié son cousin Baudouin II. A deux reprises, il se rendit en pèlerinage à Compostelle, la première fois en 1248, dans le but sans doute d’obtenir la levée de l’interdit qui pesait depuis cinq ans sur le duché en raison de son attitude à l’égard de Cluny et lui interdisait d’épouser en seconde noces Béatrice de Champagne. Il y retourna au printemps de 1272. C’est peu après son retour de ce second pèlerinage, en son château de Villaines-en-Duesmois, acquis en 1253, qu’il mourut, le 26 octobre 1272, entouré des principaux personnages du duché, désignés comme exécuteurs testamentaires. Comme ses prédécesseurs, il fut inhumé à Cîteaux. Quelques jours avant son décès, il avait fiancé son fils et successeur Robert avec Agnès, fille du défunt roi saint Louis. – FV
Jean Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIème au XIVème siècle, Belles Lettres, 1954, XXXIX-570 p. (« Publications de l’Université de Dijon », 12), repr. Slatkine, 1986 ; - Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne…, t. 4 et 5, Société bourguignonne d'histoire et de géographie, 1891 et 1894, 490 et XVII-514 p. (ouvrages numérisés), repr. Klaus, 1975.