Natif de Nevers, Jean Montchougny étudie à l’École normale de Varzy. Instituteur, il suit également les cours de Gaston Bachelard à l’université de Dijon. Très tôt attiré par la peinture, il expose à Nevers dès sa vingtième année. Démobilisé en 1940 après avoir participé aux combats de Saumur, il enseigne alors les arts plastiques au collège de La Charité-sur-Loire. Parallèlement, sa carrière de peintre se poursuit au travers de recherches qui le conduiront jusqu’à l’abstraction. Autour de thèmes de prédilection qui traversent les décennies (la Loire, le nu féminin), son style évolue d’abord vers une forme d’expressionnisme, puis vers une simplification de la forme. Artiste engagé (il est militant pacifiste, et adhérent au parti communiste), le commentaire social prend une place importante dans ses travaux à partir de mai 1968 : il y dénonce notamment l’aliénation de l’homme, la société consumériste, les carcans sexuels. Son humanisme et son sens du partage le poussent également vers des réalisations dans l’espace public : peintures, mosaïques, sculptures. C’est avec cette même volonté qu’il anime, de 1972 à 1979, le secteur arts plastiques de la Maison de la culture de Nevers : il y organise des expositions de grands noms de la peinture française de l’après-guerre, et ouvre des ateliers d’initiation destinés au grand public. Des expositions rétrospectives de son œuvre, dans les années 1990, permettront d’embrasser un vaste corpus protéiforme, où les différentes séries mettent en lumière une constante quête de modernité, et une passion pour la peinture vécue comme vecteur social. Jean Montchougny décède le 18 mai 2008, ayant peint jusqu’à ses derniers instants.- JMR
Montchougny : la nécessité de peindre, Nevers, Camosine, 2009, 52 p. ( « Les Annales du pays nivernais », 136).