Pierre Baillot est né à Dijon le 9 septembre 1752. Élève au collège des Godrans, il y enseigne tout d’abord comme suppléant puis professeur à partir de 1778. Cette même année, il est reçu pensionnaire de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon où il se distingue par la lecture de Stances à la gloire de personnalités bourguignonnes : Buffon, de Brosses, Legouz de Gerland et même le prince de Condé. Ce fils de vinaigrier accueille avec enthousiasme la Révolution française. Membre de la société populaire, il poursuit des compositions au lyrisme alors apprécié. Son Récit de la bataille de Marathon lu le 5 septembre 1791 aux gardes nationales-volontaires de la Côte-d’Or a connu une certaine notoriété. Il est nommé en 1790 commissaire bibliographe, c’est-à-dire chargé d’établir le tri et le classement des ouvrages saisis dans les bibliothèques monastiques puis celles des émigrés. En décembre 1794, il est l’un des 15 membres de la Commission pour la conservation des œuvres d’art de la Côte-d’Or, nommé par le représentant du peuple Jean-Marie Calès. N’ayant jamais cessé d’enseigner, il est tout naturellement professeur de belles-lettres dans la nouvelle École centrale établie à Dijon. Lors de son décès le 20 février 1815, à l’âge de 62 ans, il exerce la fonction de professeur de rhétorique au lycée et de littérature française à la faculté de lettres. – EL
François Seichepine, « Fardeaux communs et destins variés : les commissaires bibliographes de la Côte-d'Or durant la Révolution », Cahier du Comité départemental pour l'histoire de la Révolution en Côte-d'Or, nouv. série n° 3, 2010, p. 219-249.