Issu d’une famille de peintres actifs dans le duché de Gueldre, Jan Maelwael est né à Nimègue avant 1370. La paix avec la France lui offre l’occasion de venir travailler à Paris pour Isabeau de Bavière, femme de Charles VI et régente après la folie du roi. Les peintures d’armoiries de Jean Malouel, comme on le nomme maintenant, sont appréciées. Le duc de Bourgogne Philippe le Hardi l’appelle à Dijon pour prendre la succession de Jean de Beaumetz. Peintre officiel, avec la charge de valet de chambre, il est chargé de travaux héraldiques mais il participe également à la décoration de la Chartreuse de Champmol, notamment à la polychromie du puits de Moïse. Il peint un tableau pour l’oratoire du duc et des retables pour la chapelle de la Chartreuse. Après la mort de Philippe en 1404, Malouel retourne sans doute à Nimègue pour s’y marier. Le nouveau duc, Jean sans Peur, le rappelle à Dijon où il continuera de travailler jusqu’à sa mort en 1415.
Ses œuvres, connues par des documents d’archive, ont disparu. On lui attribue cependant quelques pièces majeures sur des critères stylistiques, dont la Grande Pietà ronde et le Christ de pitié soutenu par saint Jean conservées au musée du Louvre. D’une qualité admirable, ce dernier tableau rappelle la Vierge à l’enfant entourée d’anges qu’on peut voir à Berlin. Les armes de Philippe le Hardi sont peintes au dos du Christ de pitié. – DHV