Charles Mocquery est né le 4 mars 1846 à Sélestat, fils de Vast Isidore, capitaine et de Marie Eugénie Nebel. Après ses études à Strasbourg, il entre à l’École polytechnique puis à celle des Ponts et Chaussées. Ingénieur ordinaire à Besançon en 1867, puis à Bordeaux au service maritime et navigation de la Garonne, un an plus tard, il est nommé en 1869 à Vesoul ingénieur de troisième classe pour le service ordinaire et la navigation de la Saône. Peu après son arrivée, la guerre éclate ; il devient capitaine d’état-major du génie à l’armée de l’Est. Rentré à Vesoul après la signature de la paix, il arrive à Dijon en 1873 pour le service ordinaire et on lui rajoutera en 1876 le canal de Bourgogne : il transformera 76 écluses du versant de la Saône grâce à un type nouveau avec canaux latéraux et vannes tournantes.
Il se marie à Dijon le 14 avril 1874 avec Armande Mairet (fille du conseiller général de Sombernon). Après quelques mois passés à Digne, il revient à Dijon comme ingénieur en chef du service ordinaire du département de la Côte-d’Or. Il intervient pour le pont de Charrey, en maçonnerie moins cher qu’un pont métallique ; pour les lignes de chemin de fer d’intérêt local (Mornay-Champlitte et Dijon-Saint-Seine-l’Abbaye) ; l’aménagement de la place Darcy. Il s’intéresse aussi beaucoup au mouvement de population en Côte-d’Or, à la météorologie (climat de Dijon, grêle en 1902 et 1903) et propose une échelle de thermométrie naturelle (revue Nature en 1900, échelle basée sur le fait que le zéro absolu étant de -273°C et que les températures les plus basses sont d’environ -73°C, il suffit de mettre le nouveau zéro à -73 °C, notre 0 classique devenant +73°… ce qui supprime les températures négatives dans la vie courante). Élu en 1891 à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, il en devient le 22 janvier 1896, le président. Il rédigera de nombreuses notices sur ses confrères. Réélu en 1904, il dut quitter ses fonctions car il fut nommé inspecteur général à Paris où il mourut le 20 novembre 1915 (son corps sera rapporté à Dijon l’année suivante). Il a été par ailleurs membre fondateur de la Société bourguignonne de géographie et d’histoire qu’il présidera à plusieurs reprises. Il était chevalier du Mérite agricole et officier de la Légion d’honneur.- MP
Joseph Guyot, « L’Académie et les Ponts et Chaussées », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 109, 1940-1942, p. 105-159.