LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1715 ● Décès de Pierre Taisand, commentateur de la coutume de Bourgogne

Fils d’un avocat et conseiller au bailliage de Dijon, Pierre Taisand, né le 7 janvier 1644, a reçu une éducation très complète d’abord chez les jésuites de Pont-à-Mousson, puis dans les universités de Toulouse et d’Orléans où il reçoit ses grades. Il a bénéficié aussi de la formation pratique dispensée dans l‘étude de son oncle Vallot où il commence d’exercer comme avocat à 21 ans. Il n’abandonnera le barreau qu’en 1680 et devient alors trésorier de France, ce qui lui laisse le temps d’écrire. Sept ans auparavant, il a épousé Marceline Dubois qui lui donnera douze enfants dont dix mourront avant lui et deux rentreront dans les ordres. Son Histoire du droit romain est dédiée à son cousin Bossuet ; mais son œuvre la plus importante reste son Commentaire de la Coutume générale des pays et duché de Bourgogne, publié à Dijon en 1698 ; il y cite plus de 600 arrêts du Parlement de Bourgogne, ce qui en fait selon M. Petitjean « un des monuments importants de la littérature juridique bourguignonne », pourtant critique pour le président Bouhier. Il a laissé aussi, outre une intéressante correspondance, des Vies des plus célébres jurisconsultes tant anciens que modernes, tirées des meilleurs auteurs qui en ont écrit, mises par ordre alphabétique au nombre de plus de 500, éditées à Paris en 1721, après sa mort survenue à Dijon le 12 mars 1715, par son fils Claude, cistercien, qui mettra logiquement en tête la biographie qu’il avait rédigée de son père et publiée à Dijon chez Augé l’année de son décès. – PB

 

 

Michel Petitjean, « Pierre Taisand », Dictionnaire historique des juristes français (XIIe-XXe s.), dir. Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen, 2e éd. PUF, 2015, p. 951-952.