Jacques Cellerier, architecte trop oublié, est né à Dijon en 1742. Il aurait été l’élève de son cousin Nicolas Lenoir, à la faveur d’une étape que fit celui-ci en 1760, lors de son retour de Rome, dans l’hôtel Saint-André que tenaient ses parents (La façade, due à Lenoir se voit encore au 16-18 rue Jean-Jacques Rousseau). En 1763, il travaille auprès de Lenoir au projet de l’abbaye de Cîteaux. Il est membre du jury de l’École de dessins de François Devosge en 1772. Il s’inscrit ensuite à l’Académie royale d’architecture à Paris, où il suit les cours de David Leroy et de Jacques-François Blondel, puis devient pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Il fera carrière à Paris, où il occupera diverses fonctions à la fin de l’Ancien régime, pendant la Révolution et sous le 1er Empire : ingénieur de la généralité de Paris, président du comité de dépenses de la commune, membre du Conseil des bâtiments civils. Il dessinera l’arc de triomphe du champ de mars, le char funèbre pour les cendres de Voltaire, la fontaine de l’Éléphant place de la Bastille et construira, dans le style de l’antiquité gréco-romaine, de nombreux hôtels particuliers à Paris, pour madame d’Épinay, Antoine Chartraire de Montigny, rue de Provence (et selon certaines sources, son château de Bierre-lès-Semur), des théâtres, dont seul celui des Variétés (1807) a été conservé, des églises. Il aménage les hôtels de Rohan-Soubise pour les Archives nationales en 1808 puis en 1812, Napoléon Ier lui confie le projet d’un palais des Archives à l’extrémité est du Champs de Mars (abandonné en 1814). À Dijon, on lui doit l’hôtel de Dampierre, rue de la préfecture (vers 1777) et un projet de salle de spectacle pour la place royale (1788-1789), qui ne sera édifié sur ses plans qu’à partir de 1810 et achevé en 1828 par Simon Valot. Jacques Cellerier, décède à Paris en 1814. Il est inhumé au cimetière du Père Lachaise. – BS
Jean Richard, Mémoires de la commission des antiquités de la Côte-d'Or, t. XXIV, 1954-1958. - Sylvain Laveissière, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de Bourgogne, 1, A à K, F. de Nobele, 1980.