Né à Chalon-sur-Saône le 30 août 1735, Guillaume Boichot est remarqué, très jeune, pour ses talents de dessinateur. Â l’âge de quinze ans, il effectue son apprentissage auprès d’un sculpteur ornemaniste, Pierre Colasson, installé à Chalon; il complètera ses études en se rendant par deux fois à Rome, puis, vers 1759-1760, monte à Paris dans l’atelier du sculpteur Simon Challes. Il travaille quelque temps dans cette ville, avant de s’établir dans la région chalonnaise. Il s’illustre dans des domaines très divers, dont la sculpture monumentale, en étant plus particulièrement actif en Bourgogne. En 1772, il réalise la décoration du château du marquis de Pons à Verdun-sur-le-Doubs, ainsi que le tableau de L’Immaculée Conception pour l’église des cordeliers de Chalon. Après 1773, il sculpte un groupe colossal de Deux anges soutenant la châsse de saint Marcel, surmontant l’autel de l’église de Saint-Marcel.
En 1775, il reçoit plusieurs commandes dijonnaises : un très grand relief, Le Triomphe de la Tempérance sur la Gourmandise pour le réfectoire de l’abbaye de Saint-Bénigne (Musée des beaux-arts de Dijon) et pour le grand salon de l’hôtel Depringles, acquis par l’Académie en 1773, trois bas-reliefs Minerve récompensant les Sciences et les Arts qui valut à l’artiste d’être reçu membre correspondant de l’Académie le 27 avril 1775, La Nature et La Vérité surmontant les cheminées. Boichot réside de nouveau à Paris à partir de 1776, mais n’oublie pas la Bourgogne, en travaillant pour l’abbaye de La Ferté en 1777. On lui doit un Buste de Michel-Ange (Musée du Louvre) et celui de l’ingénieur et architecte Emiland Gauthey (Musée Denon de Chalon). Le sculpteur, qui a reçu le 18 mai 1775 le brevet de « sculpteur de SAS le Prince de Condé », est agréé, le 26 juillet 1788, à l’Académie royale des beaux-arts. La période révolutionnaire ne perturbe pas sa carrière, son grand talent étant reconnu. Il sculpte, en 1792, le bas-relief de La Déclaration des Droits de l’Homme au-dessus de la porte centrale du Panthéon et, en 1807-1808, les décors des Fleuves sur l’Arc de Triomphe du Carrousel, ainsi que des décors pour la colonne Vendôme. En 1795, il est nommé professeur de dessin à l’École centrale de Saône-et-Loire installée à Autun. On remarquera, parmi ses dernières œuvres, les statues des quatre Évangélistes et de Saint Roch à l’église Saint-Roch de Paris et c’est dans cette ville que l’artiste décède le 9 décembre 1814.- CG
Guillaume Boichot (1735-1814) dans les collections publiques : exposition, décembre 1995 – janvier 1996, Musée Denon, Chalon-sur-Saône, catalogue par René Laurencin, Musée Denon, 1995, 86 p., ill. ; - Jules Guillemin, « Guillaume Boichot (1735-1814) », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône, t. 5, 1866-1872, 3e partie, p. 1-74, ill. (Document numérisé).