Né à Chalon-sur-Saône le 29 janvier 1914, fils d’artisans catholiques, Georges Pâques fait de brillantes études : Normale Sup’, major de l’agrégation d’italien. Il prend part à la Résistance à Alger puis fait carrière dans plusieurs cabinets ministériels, échouant aux élections législatives à Chalon en 1951, aux côtés d’André Moynet (Républicain indépendant). Sous la Ve République, il entre à l’OTAN. Or, depuis 1943, par idéologie anti-américaine et pacifisme (il n’agit pas pour l’argent), il est lié au Renseignement soviétique. À l’OTAN, il peut livrer à Moscou d’innombrables et précieuses informations (Berlin, Turquie, arme nucléaire, etc.). Arrêté en août 1963, il est condamné à la détention à perpétuité, peine commuée en vingt ans de détention. Grâcié dès 1970 par son condisciple de la rue d’Ulm Georges Pompidou, il se rendra souvent en URSS où on l’honore comme un héros. Il décède le 19 décembre 1993. Présenté comme un homme falot agissant par rancœur ou par désir de « sauver l’humanité », il était peut-être un tout autre homme et un espion très adroit… -JFB
Pierre Assouline, Une question d’orgueil, Gallimard, 2012, 270 p. Cet ouvrage est fortement contesté par la famille.