Né à Vienne en 858, Richard est issu d’une famille de Lotharingie alliée aux Carolingiens. Il a été qualifié par le chanoine Maurice Chaume de « diplomate avisé et guerrier remarquable ». Dès 880, il est comte d’Autun. Il ajoute ensuite à ce comté ceux d’Auxerre, Nevers, Avallon et étend son autorité sur ceux de Troyes, Chalon, Beaune. Il porte le titre de marquis, puis de duc de Bourgogne. Vainqueur des Normands à deux reprises, en 888 et 898, dans la région de Saint-Florentin, il entretient de bonnes relations avec le roi des Francs, le Robertien Eudes 1er, puis se rallie au Carolingien Charles III le Simple. Il participe au conseil de ce dernier. Le surnom de Justicier lui a été donné en raison de son zèle pour la justice. À sa mort, le 31 août ou le 1er septembre 921, il laisse un pouvoir solidement constitué sur une première ébauche du duché de Bourgogne. Son fils Raoul porte alors le titre de duc de Bourgogne avant de devenir roi des Francs. Après lui, le second fils du Justicier, Hugues le Grand, lui succède. – JR
Maurice Chaume, Les origines du duché de Bourgogne. Première partie : histoire politique, Dijon, Rebourseau, 1925, p. 381-390 (réimpr. Aalen, Scientia Verlag, 1977) ; – Histoire de la Bourgogne, dir. Jean Richard, éd. màj Toulouse, Privat, 1988, p. 111-113 et 131-132 ; – Isabelle Crété-Protin, « Richard le Justicier (896-921) », Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes (IVe-IXe s.), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2002, p. 307.