LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1971 ● Le bâtiment des Archives départementales de Saône-et-Loire est inauguré

Le bâtiment, alors dirigé par Raymond Oursel (voir p. 50) et inauguré le 21 novembre 1971 par Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, est l’une des dernières œuvres de l’architecte Henri Palazzi (1905-1975). Né à Montceau-les-Mines, Palazzi a assumé à partir de 1944 la charge d’architecte départemental en Saône-et-Loire. Il a réalisé dans ce cadre de nombreux projets comme le lycée Lamartine à Mâcon ou le quartier résidentiel du lac du Plessis à Montceau-les-Mines. Le choix de la ville de Mâcon et du conseil général de Saône-et-Loire, en 1961, d’établir deux équipements culturels jumelés, la Bibliothèque municipale et les Archives départementales, dans le centre historique, sur un site occupé par un couvent de carmélites puis par une caserne, s’inscrit localement dans un vaste projet de rénovation urbaine et rejoint les ambitions de démocratisation de la culture portées par le jeune ministère des Affaires culturelles.

Le programme de construction est l’application de principes architecturaux déterminés par la Direction des archives de France et celle des bibliothèques. Pour promouvoir l’industrialisation et contrôler la dépense, l’administration impose alors des systèmes constructifs fondés sur une trame répétitive. Tout en s’adaptant à ces contraintes, Palazzi est parvenu à produire une œuvre à la fois fonctionnelle et inventive.

L’édifice dont les formes et les matériaux – le béton, le métal et le verre – sont le reflet d’une époque soucieuse de rationalité et d’économie, est conçu comme un outil au service de la conservation, de la restauration et de la consultation des documents. Si le choix d’une tour d’une capacité d’environ 16 kilomètres linéaires, desservie par un ascenseur sur ses 22 niveaux, se justifie par la réduction des circuits et de l’emprise au sol, sa prégnance dans le paysage urbain a longtemps divisé. Mais on sait mieux apprécier désormais les subtils jeux de lumière sur les façades, l’harmonie discrète des matériaux et l’équilibre des formes renvoyés par cette architecture : en juin 2015, le bâtiment qui recèle le plus ancien document du département, un acte sur parchemin rédigé en 819, s’est vu accorder le label « Patrimoine contemporain remarquable ». – IV

 

Benoît Carrié, ministère de la Culture et de la Communication, Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne, étude pour la labellisation (2015) ; – Raymond Oursel, Chronique des Archives départementales, 1790-1971 (en ligne sur le site des Archives départementales).