Jean Henri Breuil naît à Dijon le 25 juin 1888, fils de Léon Breuil, confiseur, et de Marie-Cécile Joly. Son père rachète en 1887 la chocolaterie Duthu et installe en 1898, au 88 de la rue de la Liberté, la boutique à l’enseigne Au Prince de Condé, célèbre pour ses « cassissines ». Au décès de Léon, survenu au cours de la Grande Guerre, Henri Breuil interrompt ses études de médecine pour reprendre la chocolaterie familiale. Il y adjoint une pâtisserie en 1935 et prend sa retraite en 1960, à 72 ans.
Bibliophile, numismate et amateur d’art, Henri Breuil, sans relâche, travaille à constituer diverses collections touchant l’histoire de Dijon, qu’il entasse dans son logis du 2 de la rue Jules Mercier. Sans enfant, le collectionneur fait part de ses intentions généreuses envers sa ville natale. Il meurt subitement à Dijon, le 4 décembre 1971, après avoir laissé à sa seconde épouse, Marguerite Simonet, qu’il a épousée en 1959, le soin d’exécuter ses volontés. Selon son testament, à quelques exceptions près, l’ensemble de sa collection doit revenir à la Ville de Dijon. En 1973, après la disparition de son épouse, la municipalité reçoit ce legs exceptionnel. Les importantes collections sont alors réparties entre les musées et la bibliothèque. Deux cents neuf œuvres sont retenues pour le Musée des beaux-arts : des peintures, pastels, gouaches et dessins de Lallemand, Ziem, Trutat… ; des sculptures d’Attiret, Rude, Pompon… ; des meubles, argenterie, vitraux, carreaux de pavement de Gilly-les-Cîteaux… Le Musée archéologique reçoit objets archéologiques et autres d’époques variées. Tout ce qui concerne les arts et traditions populaires est destiné au Musée Perrin-de-Puycousin. La Bibliothèque municipale reçoit le fonds de monnaies et médailles, de précieux manuscrits médiévaux et modernes, des ex-libris, des livres en patois, des images de réclame, des cartes postales et un fonds précieux de sept cents photographies de Dijon, prises par Henri Breuil pendant les deux guerres. Une exposition, organisée au Musée des beaux-arts par Pierre Quarré en 1973, permet de présenter la plus grande partie de ces trésors aux Dijonnais. – CG
Collection Henri Breuil : exposition, Musée des beaux-arts de Dijon, 1973, cat. dir. par Pierre Quarré, préf. P. Gras, 77 p.- XXIV pl.