La crise sanitaire du Covid a accéléré la mise en évidence de mutations très profondes dans le monde du vin. La baisse de consommation constatée depuis de nombreuses années s’accompagne d’un changement d’attitudes, d’attentes vis-à-vis du vin. On constate notamment une rupture de sens de l’acte de consommer et de boire au regard de ce qui avait été ses fondements de l’après-guerre avec un renouvellement de l’imaginaire et des codes de la gourmandise et de l’hédonisme. Certains vins ont acquis un statut de mythe et deviennent très spéculatifs mais la grande masse des vins doit faire face à une concurrence accrue avec une valorisation de nouvelles boissons qui deviennent de vraies alternatives : bières, vins sans alcools, boissons fermentées, retours de boissons anciennes comme la piquette, le pet nat ou les vins orange… Un mouvement hygiéniste : le sober movement prône une modération ou une baisse de la consommation de vins. Boire du vin n’est plus ancré dans une tradition culturelle.
La transmission devient un enjeu pour la filière viticole, bien évidemment la transmission des exploitations, mais aussi la transmission de l’apprentissage de la consommation du vin. Ce changement de donne sociétale s’accompagne de mouvements générationnels à tous les niveaux de la filière, vignerons, cavistes, prescripteurs, consommateurs ; une génération marquant le marché par de nouveaux goûts, de nouveaux codes, de nouvelles attentes bouleversant les business modèles des professionnels et bouleversant les réputations historiques.
Nous nous interrogerons donc après avoir dressé un inventaire, sur la place du vin dans notre époque et nous mettrons en perspectives les enjeux actuels et futurs de la consommation de vin.