En 1943 Nicolas Boon, né à Leyde le 20 mars 1820, fuit son pays occupé après des études aux Beaux-Arts et au séminaire d’Echt (Limbourg hollandais). Ordonné prêtre le 27 juin 1948 à Nevers, il est vicaire à Clamecy, Nevers puis curé de paroisses nivernaises de 1954 à 1978 : Poiseux, Saint Aubin-les-Forges, Raveau, Chaugnes , Tronsanges.
L’abbé Boon devient peintre de fresques murales dans plusieurs églises nivernaises. Les premières réalisées sous la direction de Robert Pouyaud de 1955 à 1960 sont les fresques de la crypte de l’église de Béthléem de Clamecy : les scènes de la vie de la Vierge dont une Dormition. En 1967, le curé de Poiseux orne l’arc triomphal et la voûte du chœur en cul de four de son église de la fresque du Christ dans sa mandorle entouré des symboles des quatre évangélistes. Autre héritage pictural : une Adoration des Mages et des Bergers (de retour dans l’église de Poiseux après un vol) ; le Baiser de Judas au fusain, don de Maurice Bardin au Musée Gautron du Coudray de Marzy.
L’abbé Boon est membre fondateur de la revue L’Atelier de la Rose en 1950 avec le peintre lyonnais René-Maria Burle et Robert Pouyaud (voir p. 129) exposant en 1925 aux côtés de Mondrian, Klee, Chirico, sculpteur pour la cathédrale de Clamecy (statue de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus). La revue publie leurs articles, ceux d’Albert Gleizes qui influence ces artistes par sa pensée (Homocentrisme ou le retour de l’Homme chrétien) et son œuvre : peintre cubiste et théoricien (premier traité en 1912) qui se tourne en fin de vie vers la peinture sacrée, se convertit au catholicisme. L’Atelier de la Rose cesse sa publication, sa tentative de faire renaître un art sacré a été une occasion manquée.
L’abbé Boon pendant sa maladie laisse des notes de méditations, Au cœur de l’écriture, qui sont publiées en 1987. Sur sa pierre tombale au cimetière de Poiseux, le nom de David est le souvenir de son intérêt pour la spiritualité juive qui pourrait permettre d’approfondir la compréhension de la Bible.