En janvier 1920, un grave conflit du travail oppose les travailleurs du livre et les patrons de presse de Dijon. Le syndicat des typographes réclame une augmentation de quatre francs par jour et les éditeurs n’offrent que deux francs, avec une journée de travail portée à neuf heures. Les négociations sont bloquées. Les grévistes sortent alors, le 10 janvier, un quotidien, Le Remplaçant, titre déjà utilisé lors d’un conflit en 1919.
La chambre syndicale des maîtres-imprimeurs de Bourgogne, à l’instigation des patrons des quotidiens dijonnais, réplique et publie, le vendredi 16, La Presse de Dijon en présentant son point de vue sur le problème. Le dialogue reprend avec les grévistes ; le Bien Public et le Progrès de la Côte-d’Or sont à nouveau dans les kiosques le lundi 19 janvier. La grève a eu pour effet paradoxal, non de priver les lecteurs de journaux, mais de leur en offrir deux !