LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1820 ● Décès de Mgr Reymond, évêque de Dijon

Dauphinois, le premier évêque concordataire de Dijon est né à Vienne en 1737. Après des études chez les Jésuites de sa ville natale puis à l’Université de Valence, il devient curé à Grenoble manifestant dans ses actes comme ses écrits un ardent gallicanisme et un soutien sans faille au bas clergé réduit à la portion congrue allant même jusqu’à proposer une réforme de l’Église dans un sens plus évangélique. Promu évêque constitutionnel de l’Isère en 1792, il est emprisonné sous la Terreur puis libéré. À la suite du Concordat il est nommé à Dijon, en avril 1802. Premier prélat à installer sa cathèdre à Saint-Bénigne, il se montre soucieux de rétablir paix et union dans son vaste diocèse alors agrandi de la Haute-Marne. Administrateur consciencieux, il le visite deux fois en entier. En 1818, il fonde le Petit séminaire de Flavigny. À Dijon, il redonne – par quêtes et sur ses deniers – quelque lustre à sa cathédrale en piteux état à son arrivée. Bonapartiste impénitent voire servile, il célèbre, chaque année et en grande pompe, la saint Napoléon le jour du 15 août. À la Restauration et malgré les protestations de dévouement du prélat envers Louis XVIII, celui-ci s’en méfie et le place durant plusieurs mois de 1817 en résidence surveillée à Paris.

Revenu à Dijon, il y finit ses jours dans l’indifférence au point que son décès subit, le 20 février 1820, à 82 ans, n’est communiqué le lendemain, à l’état-civil, que par… le portier et le jardinier de l’évêché !

Albert Rey, Henri Reymond (1738-1820), évêque constitutionnel de l’Isère (1793-1802), évêque concordataire de Dijon (1802-1820), préf. Mgr Guy de Kerimel, postf. Mgr Roland Minnerath, L’Harmattan, 2014, 239 p., ill.