Pierre Nicolas Rolle est né à Châtillon-sur-Seine le 17 juillet 1770 d’un père notaire et procureur. D’abord avocat pendant trois ans, il s’enrôle en 1792 dans une compagnie de grenadier des volontaires de l’arrondissement de Châtillon-sur-Seine qui l’élit capitaine. Rolle suit l’élan général et marche avec enthousiasme pour défendre la Patrie au sein de la fameuse colonne infernale qui forme l’avant-garde de l’armée et occupe la Belgique. Blessé au siège de Valenciennes, il se conduit en héros. Il abandonne ensuite la carrière militaire et devient directeur-adjoint de l’École centrale des travaux publics, la future École polytechnique. Conseiller général de la Côte-d’Or (An IV et an V), il épouse en 1796 Louise Jeanne Couturier à Leuglay le 8 février 1796 et il rachète, avec François Ligeret, l’usine de fer de Voulaines qu’il revendra en 1807 à son beau-frère. Sa carrière est un peu particulière puisque devenu veuf en 1803 avec deux jeunes enfants, il retourne à Paris où il aurait pu continuer à fréquenter les Carnot, Monge, Berlier ou Frochot, connus lorsqu’il était en poste à l’École polytechnique. Il préfère une carrière plus obscure dans les lettres en collaborant au Mercure de France, à la Revue Philosophique et à la Revue Encyclopédique. En 1810 il est nommé conservateur en chef de la Bibliothèque de la Ville de Paris. Entre ses mains, la Bibliothèque s’enrichit d’année en année et prend une importance qui fait de Rolle son véritable fondateur. Son fils lui succédera.
Rolle obtient le prix de l’Académie des inscriptions et belles lettres pour un mémoire sur la mythologie et les religions antiques. Il en tire un grand ouvrage qui parut en 1824 : Recherches sur le culte de Bacchus considéré comme force reproductive de la nature. Il entreprend ensuite la publication d’une Histoire des Religions de la Grèce mais seul le premier tome paraît. le reste fut conservé sous forme d’un manuscrit. Il était membre de la Société phylotechnique de Paris, membre puis président de l’Académie des antiquaires de France et membre de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon. Maire de Chaume-lès-Baigneux, il y épouse en seconde noce Marie Antoinette Huon. Il décède le 23 août 1855.
Prosper Mignard, Biographie du général baron Testot-Ferry […] et exposé des événements militaires de 1792 à 1815, Aubry, 1859, 432 p. (Rolle p. 402-408).