Charles Eugène Charet est né le 27 décembre 1870 à Dunkerque dans une famille modeste, fils d’Eugène Charet et de Pauline Gillié. Dans son enfance, il a le bel exemple de son père, patron de remorqueur et sauveteur en mer dont le courage est récompensé par la Légion d’honneur. Charles, brillant élève comme son frère aîné, accède à Polytechnique 1890. Il sort 15e sur 93 de École d’application de l’artillerie et du génie en 1892.
Affecté au 27e puis au 38e régiment d’artillerie, il fait la campagne de Madagascar en 1900-1901 et sert en Tunisie en 1902. Il s’intéresse aux procédés d’amélioration de la fabrication des canons et publie son étude dans la Revue d’artillerie. Il se passionne bientôt pour l’aviation militaire naissante et suit les cours de l’École supérieure d’aéronautique (1910). Il commande en second le 3e groupe aéronautique de Lyon (1912) puis embarque en 1912-1913 à bord de la Foudre, croiseur transformé en porte-avions. Le titre d’une conférence que le capitaine Charet donne devant des officiers de réserve, « L’aviation d’artillerie », montre bien le sens de sa réflexion et le rôle qu’il attribue à l’avion pour le repérage et le renforcement de l’efficacité des canons. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1911.
Chef d’escadron en 1914 à la section technique de l’aviation militaire, il participe à l’organisation de notre aéronautique de guerre et dirige l’aviation militaire du camp de Paris puis son service de fabrication. Il se consacre ensuite à l’artillerie lourde à grande puissance. Il est cité en 1915 et reçoit la croix de guerre. Promu lieutenant-colonel en 1916 puis colonel, il se signale particulièrement à la tête de la commission chargée de surveiller la remise par les Allemands de leur artillerie et de leurs avions après l’armistice. Après avoir été promu officier de la Légion d’honneur avec une belle citation en 1918, il reçoit en 1920 la Army Distinguished Service Medal américaine. Général de brigade, il commande l’artillerie de la 19e division d’infanterie puis, divisionnaire, celle de la VIe région à Metz. En 1932, il est promu Grand officier de Légion d’honneur.
Marié à Henriette Péchenart en 1909, il se retire à Dijon où son frère aîné, Jules Charet, commissaire général de la marine, est mort en 1941. Le général Charet conserve une activité bénévole en qualité de président de la 8e section de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur. Il décède le 13 septembre 1950 à Dijon. Une place porte son nom.