Les débuts de la troisième guerre de religion ont été décrits dans les Célébrations 2019 ; le conflit s’achève en 1570. Les armées protestantes étaient sous la conduite de Gaspard II de Coligny qui envisageait de regrouper les forces dispersées de ses coreligionnaires pour menacer Paris. Ses troupes rencontrèrent l’armée royale, commandée par Artus de Cossé-Brissac et très supérieure en nombre, le 27 juin 1570, tout près d’Arnay-le-Duc, entre Mimeure et Clomot.
À l’issue des combats, Gaspard de Coligny ne fut pas arrêté comme le souhaitait Charles IX et il put rejoindre, sans difficulté, La Charité-sur-Loire et, de là, prendre la route de Montargis et menacer Paris, alors mal défendue. La reine Catherine de Médicis, dans ces conditions, préféra négocier et signer le traité de Saint-Germain-en-Laye le 8 août 1570. Cette paix, très avantageuse pour les protestants, leur garantissait la liberté de conscience, la liberté de culte là où il existait déjà et quatre places de sûreté, dont La Charité-sur-Loire. Le culte put être institué au faubourg Saint-Honoré d’Arnay-le-Duc ; la communauté protestante d’Arnay-le-Duc est restée florissante jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes (1685), ses biens furent alors confisqués et attribués à l’hôpital de la ville.
Un des combattants a eu un destin remarquable : le jeune prince de Navarre, futur Henri IV, qui connut là son premier engagement à 16 ans ; il dira plus tard « qu’il était question dans cette affaire de vaincre ou d’être pris ». Les historiens des XVIIe et XVIIIe siècles firent de cette première victoire un événement considérable, accentuant l’importance de la bataille et la disproportion entre 4 000 protestants « sans canons et sans bagages » et 12 000 catholiques… Il ne fut plus question, dès lors, de citer Arnay-le-Duc sans évoquer le haut fait du premier des Bourbons, pourtant rebelle. Une allusion à la bataille sert d’exergue à l’ouvrage de César Lavirotte, illustré d’un plan des affrontements et d’une gravure en l’honneur du futur Henri IV.
Aujourd’hui encore, l’histoire de la bataille résonne dans la mémoire : à Mimeure, la municipalité a donné, en 2018, le nom d’Henri IV à une place de la commune. À Arnay-le-Duc, la ville a choisi de se placer, pour le tourisme, sous le patronage du « bon roi Henri » avec son slogan « Accueil et Panache » et avec la création d’un itinéraire touristique dédié au roi. Une confrérie de la Poule au Pot d’Henri IV et du pays d’Arnay est née en 1992 et elle devrait, avec la ville d’Arnay, célébrer dignement le quatrième cent cinquantième anniversaire d’une bataille toujours valorisée
César Lavirotte, Annales de la Ville d’Arnay-le-Duc en Bourgogne, Autun, Dejussieu, 1837, 390 p. ; réédition préf. Jean Richard, Marseille, Lafitte, 1980.