Jacques-Louis Valon de Mimeure est né à Dijon en 1659 d’une famille de conseillers au Parlement de Bourgogne. Enfant, il se fait remarquer par la vivacité de son intelligence et son goût pour l’étude ; on le considère comme un enfant prodige. En 1668 le Grand Condé, venu à Dijon pour la tenue des états, l’emmène avec lui à la cour pour le présenter à Louis XIV, très attaché à l’éducation du Dauphin. Le jeune Mimeure devient ainsi page, puis gentilhomme du Dauphin et suit en même temps que lui les leçons des plus grands maîtres du siècle. En 1674 il participe, sous les ordres du roi, avec le Dauphin et son gouverneur, le duc de Montausier, à la conquête de la Franche-Comté ; sur leur demande il en écrit une relation.
En 1682 il part en qualité de volontaire pour l’expédition d’Alger et aux côtés du chevalier de Tourville en campagne contre les incursions barbaresques ; il assiste aux atrocités perpétrées par les Turcs en Méditerranée. Il participe ensuite au siège de Luxembourg et devient aide de camp du Dauphin en 1688. C’est le début d’une carrière militaire brillante, qui suit l’histoire des armées depuis 1683 jusqu’en 1719, Philippsbourg, Namur, Steinkerque… autant de sièges et de batailles durant les guerres de la Ligue d’Augsbourg et de Succession d’Espagne. En 1718 il devient lieutenant général des armées du Roi et se retire à Auxonne dont il a reçu la charge de gouverneur en récompense de ses faits d’armes. Il y mourra le 3 mars 1719.
Le marquis de Mimeure n’est pas seulement homme de guerre, c’est aussi un fin lettré. Cultivant les muses françaises et latines, il écrit par délassement de nombreux poèmes jamais publiés sous son nom, mais diffusés dans le cercle de ses amis. Il est reçu à l’Académie française le 1er décembre 1707. La même année il se marie avec Charlotte-Madeleine de Carvoisin d’Achy, femme d’esprit tenant salon en son hôtel de la rue des Saints-Pères à Paris ; « Muse des Lumières », elle fut le grand amour de Fontenelle, l’égérie de Voltaire et de Piron…
Recueil de pièces sur la Bourgogne et la Franche-Comté copiées en 1711 par Louis Bouthillier, marquis de Villesarin, Château de Chantilly, Musée Condé, Bibliothèque, ms. 1386 ; - Charles Muteau, La Bourgogne à l'Académie française de 1665 à 1727, Bussy-Rabutin, Bossuet, Valon de Mimeure, …, Picard et Manière, 1862, p. 49-96 ; Alain Niderst, Charlotte-Madeleine de Mimeure, une Muse des Lumières, Fontenelle, Voltaire, Piron, Alain Baudry & Cie, 2010, 131 p.