La vie et l’œuvre d’Étienne Masson faillirent rester aussi obscures que celle des sept sculpteurs de sa génération qui sortent petit à petit de l’ombre portée de Jean Dubois (1625-1694) et de son fils Guillaume (1654-1738). Né le 9 juin 1654 à Dijon, É. Masson était le fils d’un menuisier dont le parrain fut le célèbre Étienne Tassin (v. 1620-après 1693). Après son « tour de France » qui le conduisit sans aucun doute à Paris, il revint s’installer dans la capitale de la Bourgogne où il se maria le 13 juin 1683 avec Jeanne François, fille d’un sculpteur dijonnais renommé qui lui donna onze enfants. Dès 1681 il est chargé avec son futur beau-père de la réalisation de la principale cheminée de l’hôtel de ville (actuelles Archives départementales) où il sculpte les deux cariatides de pierre. Sa carrière prend ensuite son envol : il travaille aussi bien pour la municipalité que pour les riches particuliers, l’administration royale ou les États de Bourgogne, voire les communautés religieuses et villageoises. Son œuvre aujourd’hui connue est trop importante pour être énumérée dans le cadre de cette notice. Citons seulement l’ensemble de la sculpture de l’élévation de l’aile occidentale du Palais des États (1688-1689) et de son vestibule ou le groupe de La Charité (1698) de la façade de ce qui fut la chapelle de l’ancien hôpital et, en ce qui concerne l’architecture, le « Petit château rose » (1690-1691) de Grosbois-en-Montagne, en Côte-d’Or, pour Nicolas V Perreney, conseiller au Parlement. Étienne Masson s’éteignit dans la nuit du 8 au 9 mars 1719, laissant à sa veuve de solides revenus.
Yves Beauvalot, « La vie d’Étienne Masson (1654-1719), sculpteur, architecte et entrepreneur dijonnais au cours du règne de Louis XIV », Annales de Bourgogne, t. 87, 2015, p. 15-39 ; « Étienne Masson (1654-1719), sculpteur, architecte et entrepreneur dijonnais au cours du Siècle de Louis XIV », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 2012, p. 127-177 ; « À propos de la découverte de dessins d’Étienne Masson, Guillaume et Jean Dubois, sculpteurs dijonnais du Siècle de Louis XIV », ibid., à paraître 2018.