Né le 6 avril 1797 à Varzy, Claude Alphonse Delangle est le fils d’un entrepreneur de maçonnerie. Il se destine initialement à l’enseignement. En effet, après avoir été volontaire dans les hussards en 1814, il est professeur au collège de Saint-Benoît-du-Sault en 1815 et l’année suivante, maître d’études au collège Sainte-Barbe à Paris. Il se tourne ensuite vers le droit et s’installe avocat en 1819. Ses premiers succès lui permettent d’établir un cabinet prospère. Bâtonnier de l’ordre des avocats (1836-1838), il mène ensuite une brillante carrière judiciaire comme avocat général à la Cour de cassation puis procureur général à la Cour d’appel de Paris. En 1846, il est élu député de Cosne (Nièvre) et vote avec les conservateurs. Après 1848, il rallie Louis-Napoléon Bonaparte. Il est nommé successivement président de la section de l’intérieur, de l’instruction publique et des cultes au Conseil d’État ; procureur général de la Cour de cassation puis président de la Cour d’appel de Paris. Il entre au Sénat en décembre 1852 et assure au pouvoir un soutien sans faille. En 1858, il obtient le portefeuille de ministre de l’intérieur, puis celui de Garde des sceaux de 1859 à 1863. Il retourne ensuite au Sénat où il est nommé premier vice-président. En 1865, il est rappelé à son poste de procureur général de la Cour de cassation à la place d’André Dupin, son compatriote de Varzy.
Membre de l’Académie des sciences morales et politiques en 1859, il siège également au Conseil supérieur de l’instruction publique. Grand’croix de la Légion d’honneur, il meurt le 25 décembre 1869 à Paris.
Henri Da, Eloge de Delangle […] prononcé à la rentrée de la Conférence des avocats, le lundi 5 décembre 1881, Alcan-Lévy, 44 p. ; Charles de Franqueville, Le Premier Siècle de l'Institut de France, t. 1, Rothschild, 1895, n°675.