En 1804, paru à Nevers, Aurélie ou l’intéressant orpheline par Melle L****** du département de la Nièvre, un roman anonyme imprimé par Lefebvre le jeune, installé à Nevers, rue des Récollets. Un livre qui prend la forme d’une correspondance, cinquante-cinq lettres évoquant les bouleversements apportés par la Révolution dans la vie de familles nobles. L’intrigue met en scène une jeune fille, Aurélie, qui perd sa mère lors de la prise du château de Versailles par des émeutiers, dans la journée du 6 octobre 1789. Recueillie par Constance de Gersan, elle retrouvera sa mère, Madame Dorsan, sous le Consulat, avant d’épouser Théodore de Rosanges. Plusieurs passages du livre évoquent le Nivernais. L’ouvrage connut plusieurs rééditions, à Nevers en 1806, et à Paris en 1808.
Ce roman anonyme est attribué à Marie-Rose-Louise Levesque, femme de lettres, née à Paris le 5 novembre 1768. Elle est fille d’Élisabeth d’Haulteterre et de Pierre-Charles Levesque (1737-1812). Elle publie à l’âge de dix-huit ans ses premiers essais poétiques sous le titre Idylles ou Contes champêtres (1786), qui lui valurent des commentaires élogieux.
Selon le critique littéraire, Charles Palissot de Montenoy (1730-1814), « Ce recueil respire la vertu et les grâces ; et jamais enfant n’a présenté aux Muses des prémices plus heureuses ». Les Idylles de Mlle Levesque ont été traduites en allemand par M. Reinhart.
Marie-Rose Levesque épouse le 12 octobre 1799, à Paris, M. François Romain Pétigny de Saint-Romain. Elle décède le 2 mai 1849, à l’âge de 81 ans, au château de Clénord, à Mont-près-Chambord, dans le Loir-et-Cher.
« Marie-Rose-Louise Levesque (1768-1849) », Les Femmes de plume en Nivernais, la Camosine, 2011, p. 12 (« Les Annales du Pays Nivernais », 145).