Auguste Carlet est né le 4 mars 1868 à Gilly-lès-Cîteaux. Son père Pierre Carlet exerce l’activité de charron dans cette petite commune viticole de la Côte de Nuits. Le jeune homme suit ses études dans les séminaires du diocèse de Dijon. Devenu prêtre en 1892, il est nommé cette même année vicaire à Nolay. Il devient par la suite curé de Prâlon et de sa succursale Mesmont (1894) puis desservant de Mâlain (1916-1917) et de Savigny-sous-Mâlain (1916-1919). À partir de 1922, il s’installe à Pasques, Lantenay et Fleurey-sur-Ouche où il décède le 8 septembre 1955.
À l’instar de nombreux ecclésiastiques de son temps, le chanoine Carlet cultive le goût de l’histoire locale, tout au moins celle de ses paroisses, arborant ainsi la figure du prêtre érudit comme Emmanuel Debrie, Eugène Reinert ou Lucien Laboureau.
Auguste Carlet est d’abord l’historien de l’abbaye de Prâlon. S’il publia seulement trois études en une vie de recherches, il est notable que deux articles concernent l’histoire de cet établissement né sous les auspices de saint Bernard. Les archives de Carlet, déposées à la Bibliothèque municipale de Dijon en 1955, présentent une longue suite de registres composés de notes manuscrites, de pièces iconographiques, de transcriptions de documents collectés dans les dépôts publics. Écrit avec un soin rare, cet ensemble documentaire constitue une somme monographique inégalée sur l’un des plus importants couvents de bernardines de Bourgogne et sur l’histoire des paroisses avoisinantes (Mesmont, Mâlain, Blaisy, Lantenay…).
Carlet est aussi l’historien de Fleurey-sur-Ouche. Si le prêtre érudit entreprit des recherches savantes sur toute la région de Sombernon et sur toutes les grandes familles qui s’y implantèrent, il s’attache surtout à retracer les faits marquants de l’histoire de la paroisse et notamment de son église dans laquelle il officia durant plus de trente ans et dont il dirigea la restauration.
Sur ce sujet, Carlet publie en 1929 une étude publiée aux Annales de Bourgogne dans laquelle il démontre avec talent la nécessité de l’interdisciplinarité des sciences humaines, conviant l’histoire monétaire au service de l’archéologie. L’ensemble de ses notes de recherches est consultable à la Bibliothèque municipale de Dijon.
Auguste Carlet, « Saint Bernard à Prâlon : culte et souvenirs », Saint Bernard et son temps : recueil de mémoires et communications présentées au 5e Congrès de l’Association bourguignonne des sociétés savantes, Dijon, 1927, t. 2, Dijon, 1929, p. 57-65.