Né le 20 décembre 1718 à Verdun-sur-le-Doubs de Claude, procureur fiscal, receveur des fermes du roi et de Marguerite Denizot, Claude-Nicolas fut l’élève à la faculté de droit de Dijon de Jean Bannelier. Reçu avocat en 1745, il sera bâtonnier et « juge-garde » à la Monnaie jusqu’à la suppression de cette institution en 1772 qui le fit migrer de l’hôtel de la rue Chanoine (rue Jeannin) à une maison avec un beau jardin rue du chapeau-Rouge, propriété des moines de Saint-Bénigne. Il garda cependant sa maison verdunoise où il passait ses « vacations » et où il reçut l’abbé Courtépée : celui-ci souligna ses « politesses » et celles de son épouse, Françoise Deslandre, fille de Jean, conseiller procureur du roi, réputée femme d’esprit, qui mourra là en 1794.
Dès 1747, il entrait à l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, associé, puis pensionnaire l’année suivante : il participa au jury de la fameuse question « Si le rétablissement des sciences et des arts a contribué à épurer les mœurs » ; il vota pour Rousseau. Ses communications le révèlent provincialiste (« Pourquoi les Dijonnais ont l’esprit plus orné que les autres provinces de France »), mais surtout attentif au malaise des paysans. Au contraire de Guyton de Morveau, partisan du « mouvement des clos », il défendait la campagne ouverte. Il dénonça aussi les marchands qui trafiquaient les vins, mélangeant ceux de différentes qualités, ceux du Midi et ceux de la Bourgogne. Ses Observations sur les usages des provinces de Bresse, Bugey, Valmorey et Gex et sur plusieurs matières féodales, etc., 1771 et 1782, lui valurent les compliments de Voltaire.
Son fils Claude-Nicolas épousa Marie Baudot, fille de Pierre-Louis et sa fille, Marguerite-Claude, Charles-François Oudot… Il mourut à Dijon le 11 août 1788. Sa bibliothèque fut vendue aux enchères.
Alain Ruiz, « Un encyclopédiste bourguignon : l’avocat Claude-Nicolas Perret (1718-1788) et sa famille, esquisse biographique et généalogique », Annales de Bourgogne, t. 47, 1975, p. 129-170 ; - Jean Richard, « L’Académie de Dijon et le commerce du vin au 18e s. », ibid., p. 221-231.