LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1968 ● Les « événements » de mai à Dijon

Dès le printemps 1967, les étudiants de l’AGED UNEF manifestent contre la réforme de l’Université du ministre Christian Fouchet, contre la diminution des aides de l’État aux étudiants boursiers. Ils demandent la révision des règlements intérieurs des cités universitaires. Des manifestations réunissent étudiants et salariés contre la guerre du Vietnam, contre la politique du gouvernement, contre la demande des pleins pouvoirs pour réformer la sécurité sociale.

Les affrontements du 3 mai 1968 dans le quartier latin déclenchent à Dijon dès le lendemain des rassemblements et manifestations qui se poursuivront durant plus d’un mois. Une des caractéristiques du mouvement dijonnais est d’avoir su développer et maintenir une solidarité entre étudiants et travailleurs. Durant la deuxième quinzaine de mai, toutes les entreprises et les administrations sont touchées par la grève. Même si des accrochages ont opposé grévistes et non-grévistes, si des mouvements d’extrême gauche ou anarchistes ont perturbé les actions syndicales, la violence a pu être contenue grâce à la médiation du doyen de la faculté des lettres, Jean Richard et du doyen de la faculté de droit, Jacques Dehaussy.

L’annonce, par le général de Gaulle, le 30 mai, de la dissolution de l’Assemblée nationale marque un tournant. Dès le lendemain, 15 000 Dijonnais, à l’appel du Comité de défense de la République, lui apportent leur soutien. Un dernier grand meeting intersyndical se déroule le 6 juin au Palais des Congrès ; parmi les intervenants, Jacques Sauvageot, ancien étudiant dijonnais, faisant alors fonction de président de l’UNEF, est applaudi par plusieurs milliers de personnes (il est décédé le 28 oct. 2017).

Xavier Vigna et Jean Vigreux, dir., Mai-juin 68 : huit semaines qui ébranlèrent la France, Ed. univ. De Dijon, 2010, 306 p. Ill. Meeting du 6 juin 1968 au Palais des Congrès de Dijon en présence de J. Sauvageot (©Archives de la Ville de Dijon, Ve 1394).