Lors de l’Exposition universelle de Paris, la compagnie Schneider (8882 ouvriers) présente, dans le cadre des œuvres sociales industrielles, la cité de Villedieu, construite au Creusot en 1866. Composée de 80 maisons individuelles avec jardinets, cette cité, née de la réflexion que Schneider se fit des rapports rédigés par Frédéric Le Play, fut montrée comme étant ce qu’il se faisait de mieux en l’espèce pour le confort des ouvriers. Les mauvais esprits diront que Frédéric Le Play était haut commissaire de ladite Exposition universelle. Quoi qu’il en fût, la cité Villedieu participa grandement à développer, à l’échelle internationale, l’idée du modèle social Schneider.
Cette même Exposition universelle consacre le savoir-faire creusotin pour son emploi de l’acier dans l’architecture civile. Il faut dire que l’usine a présenté son Atelier de la Grande Forge, dont la charpente unique couvre une superficie de 12 hectares. Le 25 octobre, lors de la remise des prix, Le Creusot est couronné par un grand prix hors classe du jury international pour « ses énormes et admirables produits qui dominent les productions de ses 45000 concurrents, élite des industriels de tout l’univers ». Les usines creusotines reçoivent encore 5 médailles d’or, deux autres grands prix et une médaille de bronze. C’est également l’année où Henri Schneider est associé à son père dans l’entreprise. La seule déconvenue que rencontra Le Creusot lors de cette Exposition universelle porte sur ses canons, Krupp fait alors mieux. Mais ce n’est que partie remise. 1867 marque également une mutation industrielle du Creusot. La cité est enfin reliée à la voie PLM, via la voie ferrée Moulins-Chagny. Cela va faciliter grandement importations et exportations et engendrer le déclin du port du Bois-Bretoux. En cette même année, l’usine installe les premiers fours Martin pour la réalisation d’un acier plus pur.