Le 6 avril 1917, les États-Unis entrent en guerre. À la fin juin, la 1ère division d’infanterie américaine, surnommée The Big Red One, débarque à Saint-Nazaire. En tout, cinquante-neuf divisions et quarante-cinq escadrons aériens seront formés en France. En moins de dix-huit mois, plus de deux millions d’hommes et au moins autant de tonnes de matériel doivent arriver sur le sol français. Les principaux ports de l’Atlantique sont aménagés pour les recevoir.
Le chemin de fer est utilisé pour transporter les soldats et leurs équipements entre les ports et les camps où ils sont entraînés avant de monter au front. Un flux gigantesque qui se montera jusqu’à cinq mille hommes et dix mille tonnes par jour au printemps 1918. Un premier immense centre régulateur et de stockage est crée près de Vierzon. Un second utilise le triage d’Is-sur-Tille au carrefour des lignes de la compagnie du PLM et de celle de l’Est, sur le territoire de la commune de Marcilly-sur-Tille.
Le site ferroviaire et sa gare régulatrice, utilisés par l’armée française dès 1914, permettent à la grande base avancée n°1 d’être rapidement opérationnelle. Construit à partir d’octobre 1917, Camp Williams peut accueillir vingt-quatre mille hommes. Le matériel, les équipements et les approvisionnements sont stockés dans des entrepôts ou à ciel ouvert sur vingt hectares bordés par trente-deux kilomètres de quais et desservis par cent kilomètres de voies ferrées. Début 1918, un hôpital de campagne sera ouvert avec cinq cents lits.
Au total, deux millions de soldats et quatre millions de tonnes de fret passeront à Is/Marcilly-sur-Tille. Quasiment rien ne subsiste de cette gigantesque installation qui témoignait de l’effort considérable, et décisif, des États-Unis pour la victoire des Alliés. Le monument aux morts de la ville rappelle le souvenir des soldats américains décédés.