Né le 22 août 1861 dans un modeste foyer de Pouilly-en-Auxois, Claude Chauveau, docteur en médecine, ouvrit à Paris une clinique et développa une spécialité alors assez neuve, l’oto-rhino-laryngologie, dans laquelle il devint une référence. À la veille de la première guerre mondiale, il commença une carrière politique : sénateur de la Côte-d’Or en 1910, président du Conseil général du département où il représentait le canton d’Arnay-le-Duc de 1920 à sa mort survenue à Pouilly, le 28 février 1940, il se signala par de nombreuses initiatives à caractère social et éducatif. Son intérêt se porta également vers la viticulture : dès 1918, il défendit une proposition de loi, votée le 27 novembre, sur le remembrement et la création d’associations syndicales de propriétaires. Aussi accepta-t-il le portefeuille de l’Agriculture dans le troisième cabinet Tardieu (20 février au 3 juin 1932). Il contribua à la promotion de l’élevage du cheval de trait dans l’Auxois et le Châtillonnais (création du Stud-Book de l’Auxois) et au sauvetage de l’Université de Dijon, invitant, avec d’autres élus, le président de la République, Alexandre Millerand, à inaugurer la nouvelle Faculté des lettres en 1923. En 1936, il tint devant l’assemblée départementale des propos pessimistes, appelant à « un véritable front commun […] des volontés françaises […], le meilleur rempart de la paix ». À Nuremberg, Hitler annonçait au même moment le « plan de 4 ans ». Le nom de Chauveau a été donné à l’École de plein air ouverte au Clos-Sainte-Marie dans de modestes baraquements pour accueillir des enfants en difficulté du fait de la guerre, puis des enfants souffrant de handicaps, sous l’égide de l’Office des pupilles de l’école publique et de la ville de Dijon.

René Jeannin-Naltet, "Claude Chauveau (1861-(1940), l'un des pères des Assurances sociales", dans Pays de Bourgogne, n° 158, déc. 1992, p. 9-10, ill. ; - Jean-François Bligny, "Le bon Docteur Chauveau", dans Tastevin en main, n° 103, 2ème sem. 1996, p. 10-13, ill.