Né le 5 septembre 1787 à Auxonne, fils d’un modeste perruquier, Claude Noisot s’engagea dans l’armée en 1808. Incorporé au régiment de fusiliers-grenadiers de la Garde, il y fera toute sa carrière jusqu’en 1814, date à laquelle il accompagna Napoléon Ierdans son premier exil sur l’île d’Elbe. Après avoir pris part à la campagne de Belgique, licencié en 1815 à 28 ans avec sept campagnes, deux blessures et décoré de la Légion d’honneur, il devint un « demi-solde » à Paris. Il tomba dans la misère, vivant de ses miniatures, au dire de ses contemporains, « très appréciées et le méritaient. » En 1830, recommandé par La Fayette, il fut nommé au commandement de la garde nationale et participa au transfert des cendres de Napoléon aux Invalides. Retiré à Fixin où sa femme, Nicole Vienot, avait des vignes, il acheta un terrain en friche, le clôtura de murs, fit bâtir deux fortins, un bastion, un pavillon, copie de la villa elboise de San-Martino. Dans le parc, planté de pins de Corse, le Réveil de Napoléon, monument sculpté par son ami François Rude, fut érigé en 1847. Napoléon III fera bénéficier Claude Noisot d’une partie du legs accordé aux soldats qui avaient accompagné son oncle à l’île d’Elbe et lui décernera la médaille de Sainte-Hélène en 1858, année au cours de laquelle Paul Cabet réalisa son buste. Il mourut à Fixin, le 14 avril 1861, sans descendance, non sans avoir recommandé dans son testament ses amis, vignerons et serviteurs, ses chiens, chats et chevaux, et légué le parc à la commune de Fixin « avec interdiction d’y établir tout cabaret ou restaurant pour maintenir le recueillement nécessaire ». Son désir d’être enterré debout, sabre au clair, face à l’Empereur ne put pas être exaucé à cause du sol rocheux trop dur ; son corps fut donc simplement couché.
James Nicolas Gabriel Violle, "Noisot, grenadier de l'île d'Elbe", dans Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, t. 106, 1937, p. 33-49, ill. (document numérisé).