Né le 1er février 1761 à Dijon, fils d’Antoine, marchand, et de Jeanne Baudot, Théophile Berlier fit des études de droit dans sa ville natale et exerça la profession d’avocat au Parlement de Bourgogne dès 1783. Elu au Conseil du département de la Côte-d’Or en 1791, membre du directoire départemental, député à la Convention, il plaida pour que le roi Louis XVI fût jugé puis vota sa mort, persuadé que le bannis-sement, qu’il souhaitait, était irréalisable. Membre du Comité de salut public en juin-juillet 1793, il travailla ensuite beaucoup pour le comité de législation et la préparation du Code civil dans l’équipe réunie autour de Cambacérès, avec Charles-François Oudot, Bourguignon lui aussi, Merlin de Douai, etc. Après la chute de Robespierre, il présenta un projet de réorganisation du gouvernement et fut nommé à la commission des Onze chargée d’élaborer une nouvelle constitution. Président de la Convention en septembre 1795, il fit admettre les militaires au vote pour assurer l’acceptation de la constitution dite de l’an III. Député au Conseil des Cinq-Cents en octobre 1795 puis à nouveau en avril 1798, il en devint le secrétaire puis le président à la fin de décembre 1798. Eloigné de Paris lors du coup d’Etat du 18 brumaire par le décès de son épouse revenue accoucher à Dijon, rallié à Bonaparte, il fut rapidement nommé conseiller d’Etat, conseiller à vie en 1806, comte en 1808, décoré de la Légion d’honneur… dont il avait contesté la création. Il rapporta devant le Corps législatif plusieurs titres des Code civil, Code d’instruction criminelle et Code de procédure civile. Rallié à Louis XVIII, secrétaire du gouvernement provisoire pendant les Cent-Jours, il dut en 1816 s’exiler à Bruxelles comme régicide ; il rédigea divers travaux historiques. Il rentra en France après la Révolution de juillet 1830 et à Dijon, où il fut conseiller municipal et où il décéda le 12 septembre 1844. Henri Lévy l’a représenté dans son tableau des Gloires de la Bourgogne qui orne le fond de la Salle des Etats de Bourgogne à l’Hôtel de ville de Dijon. Et Louis David, dont il avait fait la connaissance sur les bancs de la Convention, a peint le portrait de son épouse, Marie-Françoise-Blanche née Marlot.
Dictionnaire des parlementaires français... 1789... 1889, t. 1, Paris, Bourloton, 1891, p. 271-272 ; - Etienne Picard, "Le portrait de Madame Berlier et de sa fille par Louis David", dans Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 4ème sér. t. 6, 1897-1898, p. 47-63, ill. (document numérisé).