Né à Dijon le 19 décembre 1886, Marcel Paupion se forme à l’art et à la sculpture dans l’atelier de Désiré Piron, vieil artisan dijonnais. Il suit les cours d’Ernest Bouteiller à l’École des Beaux-Arts de Dijon. Boursier du Département, il est admis, en 1906, à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris et entre dans l’atelier d’Antonin Mercié ; il fréquente également l’atelier d’un autre sculpteur, son compatriote, Paul Gasq. Paupion est récompensé par deux fois comme lauréat du Prix Roux (Prix de l’Institut), en 1912, avec sa figure décorative Froid, qui reçoit la même année une mention honorable au Salon des Artistes Français et, en 1913, pour son Chasseur primitif, récompensé par l’État au Salon de 1914. Il réalise le Monument à l’aviateur Hubert Latham (1883-1912), érigé en 1914 à Maillebois ( Eure-et-Loir).
Mobilisé dans un régiment d’infanterie, blessé devant Mulhouse dès août 1914, Paupion repart, puis est versé à la section camouflage. Il est titulaire de la Croix de Guerre et de la Médaille militaire. L’artiste travaille pendant la période du conflit : Delenda Germania, tête de poilu hurlant la charge et Souvenirs de Lorette, chien de guerre près du corps de son maître. En 1920, il présente une Pieta, remarquée par la critique et, en 1921, une Tête de Christ coloriée en taille directe. Paupion obtient la commande du Monument aux morts de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne) et de celui de Bresse (Vosges). L’État lui demande, en 1936, le buste en marbre du corsaire François Thurot, originaire de Nuits-Saint-Georges. La Marine lui passe commande de modèles d’insignes pour ses croiseurs et ses cuirassés. Il réalise pour le Dunkerque deux bronzes La Furieuse et La Fougueuse et 14 médaillons de corsaires dunkerquois pour les postes d’équipage.
En Bourgogne, il réalise le buste du poète Aloysius Bertrand en 1942, inauguré au Jardin de l’Arquebuse de Dijon en 1961 et la statue de Daubenton à Montbard (1948). Marcel Paupion, artiste d’une grande originalité dans ses compositions (lignes sobres et effets de simplicité calculée), décède à Paris le 13 octobre 1966. Il laisse une œuvre féconde, médailles, dessins, portraits, paysages bourguignons (Val-Suzon Bas et les bords de Saône près de Pontailler).
Robert Fleurié, « Le sculpteur Marcel Paupion », Le Miroir Dijonnais et de Bourgogne, n° 35, avril 1923, p. 1061-1063.