LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1916 ● Décès d’Henri Harpignies, peintre et aquarelliste

Henri Harpignies naît à Valenciennes le 28 juillet 1819. Destiné par ses parents, riches industriels propriétaires d’une fabrique de sucre, à une carrière commerciale, l’enfant se passionne pour le dessin et veut devenir peintre ; il entre dans l’atelier de Jean Achard à Paris en 1846 et après deux ans de formation auprès de ce maître à Bruxelles, il voyage aux Pays-Bas. De retour en France en 1850, Henri Harpignies se consacre à la peinture d’enfants en milieu paysager et rejoint Corot et l’école de Barbizon dont il subit l’influence. En 1851, Il se rend en Italie et séjourne à Rome et à Naples. De retour à Paris en 1853, il retrouve Corot et expose pour la première fois au Salon. Jusqu’en 1856, il expérimente les sujets et les techniques de ses amis de l’école de Barbizon comme Troyon et Rousseau, puis se consacre au paysage. En 1861, il obtient son premier succès au Salon avec sa Lisière de bois sur les bords de l’Allier ; il y exposera ensuite régulièrement. De 1863 à 1865, Harpignies retourne en Italie (Paysage dans la campagne romaine en 1866) et, en 1866, reçoit sa première médaille pour le Soir dans la campagne de Rome, acquis par l’État.

Au cours de sa très longue carrière, Harpignies voyage beaucoup et peint un grand nombre d’œuvres à Hérisson dans le Bourbonnais, où il loue une maison durant huit ans, ainsi qu’en Auvergne et dans le Nivernais : Soir sur les bords de la Loire (1861), Le Saut-du-Loup, vue prise dans l’Allier (vers 1872), Ruines du château d’Hérisson (1872), Vue de Saint-Privé (1883).

Il réalise également des œuvres décoratives pour l’Opéra de Paris, dont le panneau du Val d’Égérie, qu’il expose au Salon de 1870 et peint les vitraux du château de Trousse-Barrière à Briare en 1895. Chevalier de la Légion d’honneur en 1875, officier en 1883, commandeur en 1901 et enfin grand officier en 1911, l’artiste devient membre de la Société des Aquarellistes français en 1881. Il se partage entre le domaine de La Trémellerie qu’il achète à Saint-Privé, dans l’Yonne et son atelier parisien, tout en passant les hivers sur la Côte d’Azur.

Le peintre, qualifié par Anatole France de « Michel-Ange des arbres et des campagnes paisibles », s’éteint à Saint-Privé le 28 août 1916, à l’âge de 97 ans, et repose dans le cimetière du village.