Auguste, fils du négociant Georges Matisse, naît à Nevers le 22 mai 1866. Il fréquente en 1884 l’École des beaux-arts de Dijon puis celle de Paris où il est l’élève de Léon Bonnat, un des maîtres du « mouvement réaliste ». Il participe aux Salons des artistes français à partir de 1895 avec des portraits et des scènes de genre. Il y recevra des médailles en 1909, en 1913 et 1926. Il expose également au Salon d’Automne dès 1904. Marié en 1899 à Paris (14^e) avec Anne Marie Ponsot, il s’installe à l’île de Bréhat près du port de La Corderie où les bateaux partent pour Terre-Neuve. Il est décrit par ses contemporains en homme rude, trapu, vivant comme les marins de Bréhat.

Il dessine, peint la mer et le mouvement de ses vagues. Il réalise le décor, toujours visible, d’un manoir bréhatin avec des paysages de l’archipel et des bateaux paimpolais. Nommé peintre officiel de la Marine en 1919, il est chargé d’une mission à Constantinople et au Proche-Orient. Il dessine des affiches, créée des vitraux pour le Luxembourg ou l’Hôtel de ville de Paris. Il participe à de nombreux salon internationaux et se charge de l’organisation de divers pavillons, notamment celui de l’art colonial français, à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Pour ces activités, déjà officier de l’instruction publique, il obtient la Légion d’honneur en 1926. Il décède en 1931 à Bréhat où il est enterré. À ses côtés repose son fils, Éric Peters, fusillé en 1942 pour faits de Résistance et qui a réalisé le médaillon qui orne la tombe de son père.

Roger de Félice, « Auguste Matisse », Art et décoration, t. 37, n° 220, 1920.