Né vers 1500 Jacques-Paul Spifame passe son enfance à Passy-sur-Yonne, puis fait ses études à Paris, Orléans et Bologne où il devient maître ès-arts en 1519. Entré dans les ordres, il entame parallèlement une carrière d’homme de robe et accède aux plus hautes charges de l’État. Cependant il entame une liaison secrète avec Catherine de Gasperne dont il a deux enfants. En dépit de ses mœurs indisciplinées mais tolérées, il est nommé, en mai 1546, évêque de Nevers par François Ier. En novembre 1556, il quitte Nevers sans démissionner toutefois de sa fonction pour gagner la capitale et siéger au parlement de Paris en qualité de maître des requêtes, et parallèlement, au conseil privé de Catherine de Médicis. L’évêque, considéré comme un grand négociateur, est alors au sommet de sa gloire. Début 1559, Spifame démissionne officiellement de sa charge sacerdotale et part avec Catherine de Gasperne et leurs deux enfants à Genève pour rejoindre le parti des Réformés dont il devient le troisième personnage derrière Calvin et Théodore de Bèze. Il revient en France, pour y prêcher la Réforme, mais son activité prend de telles proportions qu’il est condamné à mort, en février 1562, en tant qu’hérétique. Il entre alors au service de Jeanne d’Albret, reine de Navarre et s’y fait des ennemis jaloux de sa position qui jurent sa perte. Après un premier procès, Spifame finit par se brouiller avec Jeanne d’Albret qui se joint à ses ennemis dans leurs accusations contre lui. Un second procès a lieu en mars 1566 : Spifame est alors accusé par Théodore de Bèze d’avoir présenté à Calvin un faux contrat de mariage. Or la loi de Genève était implacable et punissait de mort le crime d’adultère. Jacques Spifame est condamné à mort ; il est décapité, le 23 mars, place du Molard à Genève.