Né vers 1405 dans la vieille maison à colombages située près de l’église, Nicolas étudia et devint clerc. Reçu chanoine en la collégiale Saint-Marcel de Prémery, il consacra sa vie au service de Dieu et des pauvres. À sa mort, en 1466, il était considéré comme un saint par ceux qu’il avait soutenus et soulagés. Il fut inhumé, pense-t-on, dans le côté gauche de l’autel de la collégiale, et de nombreux malades en quête de guérison accoururent pour se recueillir devant son tombeau. Selon la tradition, des miracles justifièrent sa réputation de sainteté. Les rumeurs parvinrent aux oreilles du roi de France Louis XI qui, malade, fit demander à l’évêque Pierre de Fontenay, la robe portée par le saint homme avant sa mort. La sœur de Nicolas la porta donc au roi qui la retourna à l’évêque en l’accompagnant d’une lettre qui pourrait être datée de 1481 ou 1482 :
De part le Roy
Notre ami et féal. Nous vous mercyons de ce que vous avez envoyé devers nous la bonne sœur du bon saint homme Nicolas. Nous envoyons présentement à ceulx de Prémery ung coffre où est la robe dudict bon saint homme. Si nous prions tant acertes et que faire povons que la veuilliez faire mettre en leur trésor, afin qu’il en soit toujours mémoire et s’il y a aucuns qui ait dévocion, qu’ils la monstrent et en facent ainsi que a été fait paradevant. Et vous nous ferez ung singulier et agréable plaisir. Donné à Nostre-Dame de Cléry, le XIIe jour de mars.
La lettre est signée Loys et plus bas, Geoffroy.
Les bourgeois de Prémery avaient espéré un geste de générosité en remerciement de leur bonne volonté, et c’est en vain qu’ils demandèrent à Charles VIII, successeur de Louis XI, d’être exemptés pendant douze ans des tailles et subsides. Cependant, la lettre était accompagnée d’une somme destinée à la réparation de la collégiale et à la construction d’une chapelle abritant le tombeau du saint.
Le pouillé de l’évêché mentionne effectivement une chapelle dédiée à saint Nicolas construite en dehors de l’enceinte de la ville. L’évêque Pierre de Fontenay, devant la ferveur populaire, ne put que ratifier une canonisation faite spontanément. Une confrérie en l’honneur du saint fut établie. Grâce aux successeurs de Pierre de Fontenay, cette institution conserva les indulgences qui lui étaient attachées. Le bon saint Nicolas fut désormais fêté le 12 août.
En 1646, l’évêque Eustache de Chéry fit faire la levée du corps de Nicolas Appeleine dont les ossements quittèrent la chapelle pour être déposés derrière l’autel de la collégiale mais, en 1731, l’évêque Charles Fontaine-des-Montées fit mettre ses restes dans la paroi sud du chœur. Une plaque y fut apposée en 1885, commémorant ce transfert.