Pierre Chevenard est né à Thizy (Rhône) en 1888. Sorti major en 1910 de l’École des Mines de Saint-Étienne, il entre en 1911 au laboratoire de l’usine d’Imphy où il est nommé, l’année suivante, chef du service des études métallurgiques. Il y restera jusqu’en 1935, année où il devient ingénieur-conseil de la société. Parallèlement, de 1919 à 1935, il occupe la chaire de métallurgie à l’École nationale supérieure des Mines de Saint Étienne. Il enseigne aussi à l’École supérieure de fonderie et en 1942, à l’École des Mines de Paris. De 1939 à 1941, il est président de la Société française de physique. Commandeur de la Légion d’honneur, il est reçu à l’Académie des sciences en 1946 dans la section des applications industrielles de la science. Cofondateur de la Société française de métallurgie, il en est le Président en 1948. Il devient administrateur de la Société Commentry-Fourchambault et Decazeville en 1950. Il reçoit la grande médaille Floris Osmond en 1955. Il meurt à Fontenay-aux-Roses le 15 août 1960.

Sous sa responsabilité le laboratoire des aciéries d’Imphy était devenu l’un des principaux pôles mondiaux de la recherche sur les alliages métalliques. Ses travaux portent principalement sur la trempe et le revenu des aciers et les anomalies des ferro-nickels, la graphitisation des fontes et le durcissement structural des alliages légers et des ferronickels complexes. Concepteur passionné d’appareillage, toute sa carrière sera marquée par l’invention et le développement de dispositifs expérimentaux souvent commercialisés avec grand succès par la société ADAMEL. Dès 1916, il conçoit le dilatomètre différentiel à enregistrement mécanique permettant l’étude des transformations thermiques des métaux et alliages, et de leurs anomalies de comportement. Il publia en 1926 dans le Journal de Physique, Le Radium, un article consacré aux dilatomètres enregistreurs (janvier 1926, p. 240-249).